Chap 59 : adieu

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[...]

Nous restons en silence pendant un moment, j'avais baissée la tête, regardant à mes pieds les quelques graviers sur les marches. Une ombre apparût devant moi, je relevais la tête et découvrais un homme qui s'était arrêté devant. La quarantaine , ses cheveux grisonnaient mais une expression douce et aimable était imprimer sur son visage. Il portait un simple jean et pull gris, je regardais ses yeux, d'un bleu emportant. Ils me faisaient beaucoup penser à l'œil gauche de Ron. Un bleu électrique qui dansait avec le noir profond de la pupille, créant un regard intense et chaleureux. 

- salut Ron, lance-t-il

C'est à ce moment que je compris qu'il était son oncle.
Ron se leva presque en même temps que moi, il fit une accolade à son oncle puis se tourna vers moi. Il poussa un soupir, je le scrutais sans rien dire, alors que les larmes me montaient aux yeux. En une minuscule seconde, je me retrouvais dans ses bras. Je n'arrêtais pas de penser que c'était la dernière fois que je le voyais, mais j'essayais tant bien que mal d'oublier cette idée. L'idée de le perdre à nouveau m'était insupportable, mais cette fois au moins il sera vivant. Sans que je puisse me contrôler, mes larmes dévalèrent mes joues. Il me serrait contre lui comme si on venait de se retrouver, alors qu'on s'apprêtait à se séparer. Je dégageai mon visage de son cou, et le regardais fixement, comme pour imprimer chaque parcelle de son visage pour ne pas l'oublier. Pour une fois, c'est lui qui s'avança vers moi et qui cela nos lèvres.

Au bout d'un moment, je nous détachais à contre-cœur pour poser la seule et unique question qui me hantait l'esprit :

- quand est-ce qu'on va se revoir ? 

Ron jeta un coup d'œil en arrière, vers son oncle, puis revint à moi. 

- j'en ai aucune idée, mais on se parle O.K. ? On se parle tout les jours. 

Je hochais imperceptiblement la tête, certaine que quelque chose allait nous éloigner, mis à part la distance.
Il m'embrassa le front, puis nous nous détachons.
Il fit un pas vers Lenni, je m'attendais à ce qu'ils se mettent un coup d'épaule ou quoique se soit qui puisse nous faire rire jusqu'au bout, mais comme si c'était prévu, ils se prirent dans leurs bras. Je n'avais jamais vu Ron comme ça, aussi attendrit et ému. Mais il était là, dans les bras de son ami.

Ils se serrèrent quelques secondes puis Lenni lui fit une tape sur l'épaule.

- prend soin de toi.

- toi aussi. Répondit Ron

Il descendit deux marches, je le rattrapais par la main et l'attirais vers moi.
Je l'embrassais encore une dernière fois, je le sentis sourire sous mon baisé, sourire d'être si imprévisible. Peut-être m'aimait-il pour ça.
Il serra ma main tout le long de ce dernier baisé, puis il se détacha, se retourna et partit.
Nos mains retombèrent en même temps sur notre jean, il descendait les marches une à une, suivit de son oncle. Je croyais que, comme dans les films de filles, il allait revenir sur ses pas en courant vers moi. Mais rien de tout ça ne se passa. C'est pour cette raison que je déteste les films de filles, parce qu'ils sont plus surréaliste qu'une adaptation de Stephen King.
Alors je le regardais partir, sans se retourner, par douleur ou par nostalgie.
Comme un animal blessé, ma main cherchait désespérément celle de Lenni.
Et quand je la trouvais enfin, je la serrais si fort que mes larmes de tristesse ont du se transformer en larmes de douleur physique.
                                                                 ▪️▪️▪️

La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant