[...]
Le souffle embrumé, le froid qui me glaçait les phalanges, l'herbe mouillée de la rosée qui avait certainement trempé mon pantalon.
J'étais assise au sol, appuyée contre un arbre, en regardant le soleil se balader dans le ciel matinal tout en recrachant ma fumée de cigarette.
Cherche un peu bordel.
Les réponses étaient près de moi, je les sentais pratiquement me caresser les doigts, si ce n'était pas la fumée de ma cigarette.
Cherche un peu bordel.
En réalité, je ne faisais que transparaître mes réponses, mais je regardais plus le soleil que la vérité, par peur de découvrir quelque chose d'effroyable ou par simple feignantise.
Les réponses sont sous tes yeux !
Hurlait ma conscience à demi hors d'elle que je ne daigne pas l'écouter.Je lâchais mes yeux du soleil avant qu'il ne devienne assez fort pour me brûler la rétine, n'ayant plus qu'à regarder ma cigarette entre mes doigts blancs et fins.
Sous mes yeux, sous mes yeux, c'est bien gentil tout ça, mais pour l'instant, je ne peux même pas essayer de comprendre si je ne sais pas par où commencer.
Je regarde mon poignet, orné de sa belle trace rose et de ses multiples cicatrices.
Automatiquement, je me mis à me remémorer les fois où j'avais coupé ce bout de peau.
Quand j'avais découvert que j'avais ce corps inconnu dans le poignet, numéro un.
Quand j'étais revenue de cet endroit étrange qui ressemblait tellement à la réalité, mais qui était dépourvu de vie humaine, numéro deux.
Quand on avait ressentit cette atroce douleur dans le poignet, Ron et moi, à 6:46 précise, et que les médecins nous avait tranchés la peau, numéro trois.
Mais quelque chose clochait, il y avait un détail qui s'obstinait à m'échapper.
Je regardais de très près mon poignet, le faisant tourner légèrement pour que la lumière du soleil l'illumine de plusieurs côtés.
Comme pour un jeu sur les magazines, je m'amusais à deviner à quelle cicatrice appartiennent ces moments. Seulement, un déclic, puissant et furieux, le déclic qui s'est fait sans vraiment que je ne m'en rende compte.
Au début, je n'ai pas bougé, j'avais l'impression de revivre la disparition tant le choque était puissant.
J'avais compris, c'est ça, c'est une réponse. J'aurais pu en pleurer de joie, mais mon cerveau avait d'autres choses à faire que de me laisser pleurer.
De fil en aiguille, les déclics se faisaient dans ma tête, une réponse, deux réponses, trois réponses, une hypothèse possible à 90 %. J'avais l'impression de hacker un ordinateur, tapant les mots de passe et les déverrouillant les uns après les autres.
Faille, arrêt, un arrêt brusque, je venais surement de résoudre toutes les questions que je pouvais résoudre.
Alors mon cerveau lâcha, il me laissa tranquille, et j'eus l'impression de me dé-robotiser.
Comme si j'avais été retenue par des fils me tenant droite alors que mon cerveau élucidait les mystères, les fils lâchèrent, et je m'écroulais en avant, bouche entrouverte, sourcils froncés, les larmes aux yeux.
- oh mon dieu... Dis-je à moi-même.
Je ne pouvais pas le croire, j'avais l'impression d'avoir ouvert une porte et avais trouvé des tas de papiers qui portaient mes réponses.
"Les réponses sont sous tes yeux"
C'était vrai, on ne pouvait pas pu faire plus précis, sous mes yeux, à mon poignet finalement.
La vue de cette quatrième cicatrice a tout déclenché, oui, une quatrième cicatrice.
Je récapitulais dans ma tête, cette cicatrice, elle venait de David, le jour où Lenni m'avait emmenée là-bas, il m'avait mis ce corps inconnu, c'est David qui la fait, qui a tout fait.▪️▪️▪️
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La dernière.
Science FictionEt si un jour, sans aucune raison, les filles du monde entier disparaissaient ? Et si un jour, l'humanité entière serait devenue entièrement vouée à la discontinuation de son existence ? « Je n'ai pas disparu » Beth, une jeune fille de 16 ans qui a...