Chap 16 : le contrôle

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[...]
Lenni me réveilla à six heure et demi, le monde entier attendait les nouvelles surprises d'aujourd'hui. Nous nous rassemblons dans le réfectoire, j'étais entre Ron et Lenni, en attendant en silence la quarante-sixième minute.
Et enfin, cette fichue minute arriva. D'abord, la pièce qui était déjà plongée dans un silence demeura dans un silence plus lourd et plus insistant. Je n'entendais plus que ma respiration lorsque je sentis Lenni me lâcher la main d'un geste las. Puis tout le monde se précipita au balcon de l'hôpital. Je ne comprenais pas pourquoi, je croyais qu'ils avaient vu quelque chose. Mais quand je les vis se jeter par dessus le balcon, j'échangeais un regard apeurée avec Ron puis courue au balcon à leur suite.
Je me frayais un passage en poussant les hommes à l'intérieur. Je les repoussais tous en arrière, dehors tellement de gens faisait la même chose. Certains se débattaient, et arrivaient finalement à se jeter par dessus la barrière. Je rattrapais un homme au moment où il se jetait dans le vide, il poussa des gémissements et battait l'air de la main que je ne retenais pas. En équilibre sur un pied, je repoussais de mon bras libre ceux de ma gauche et bloquais comme je pouvais ceux de ma droite avec ma jambe tout en me penchant par dessus la barrière pour ne pas laisser tomber l'homme. Soudain une horrible pensée me traversa l'esprit : et si j'étais arrivée trop tard pour Lenni ? Je repoussais les hommes de toutes mes forces, en priant pour que j'aperçoive Lenni et pour que ce bordel ne dure qu'une minute. Et enfin je le vis à ma gauche, trop près du vide. Il faillit tomber, c'est ce qui se serait passé si je ne l'aurais pas rattrapée de justesse en hurlant son nom de toutes mes forces. De tout les côtés, les hommes se jetaient dans le vide, je pensais une seconde que, dans le monde, il y a eut énormément de perte en une minute. Ron qui était resté à l'intérieur, les tirait vers lui. Je me débattais avec Lenni, j'avais laissée tomber l'homme que je retenais depuis le début, il était mort maintenant. Je voyais son corps baigner dans une marre de sang vingt mètre plus bas. Et l'heure dût passer à quarante-sept, parce que de tout les cris que j'entendais depuis le début, j'entendais aussi :

- Beth ! Aide-moi !

Je reconnaissais la voix de mon meilleur ami, maintenant qu'il ne luttait plus pour se jeter de l'autre côté, je le remontais de la barrière sur laquelle je m'efforçais de le garder en vie il y a quelques secondes.
Enfin remonté, il me prit dans ses bras.

- tu vas bien ? Souffla-t-il

- oui... Maintenant que tu n'essais plus de faire ça.

C'était finit, je regardais autour de moi, les hommes étaient choqués. Ils se rappelaient tout ce qu'il c'était passé, leurs familles, leurs amis étaient très probablement morts. Mon cœur était encore en plein battement, j'étais essoufflée de l'effort soudain que j'avais fournis. Je fis rentrer tout les hommes à l'intérieur du réfectoire, je fermais les portes à clefs. Je me retournais, tout le monde me regardais. Tant de regards sur moi me rendais tendue, moi qui d'habitude passe inaperçue.

- bien... Je suis vraiment désolée si vous aviez perdus des proches il y a seulement une minute... Le mieux que vous puisiez faire, c'est de retourner dans votre chambre. Et on... On va trouver une solution.

Un silence s'abattait sur la salle, puis ils commencèrent à partir dans leurs chambre. Je cherchais David du regard, j'espérais profondément le trouver. Et par toute la chance du ciel, il était bel et bien vivant. Il savait qu'il devait me rejoindre, il savait que je voudrait travailler toute la nuit pour y comprendre quelque chose. Et il avait raison.
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La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant