Chap 80 : vidéo

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[...]

Couchée dans la pseudo-chambre que je partageais avec Méredy, cette dernière était toujours alitée, elle était en vie, mais ne montrait toujours aucun signe de conscience.
Il devait être aux environs de minuit, je m'étais couchée à 22:00, les écouteurs aux oreilles, et j'avais décidé d'essayer de dormir une heure après, mais mon insomnie habituelle faisait que je patientais depuis une heure en attendant que les bras de Morphée m'emportent.
Habituellement, je m'endors avec ma musique, mais pas cette fois.
Excédée de ne pas trouver le sommeil, je me levai, fouillais dans mon sac au pied de mon lit une seconde, en sortis mon paquet de cigarettes, mon briquet et mon téléphone. Je sortais discrètement dehors, l'air était frais, humide par la rosée qui déposait prématurément pour l'aube. Je m'adossais au mur et allumais une cigarette. Je me hissais sur le rebord de la fenêtre en me propulsant avec mes mains, une fois installée, j'allumais mon téléphone.
Il faisait noir, seul le point rouge des braises de ma cigarette scintillait dans l'obscurité, excepté la lumière qui venait de jaillir de l'écran de mon téléphone.
Je faisais un tour sur les réseaux sociaux, regardant vaguement les nouvelles que je connaissais déjà.
Je coinçais ma cigarette entre mes lèvres, inspirant une grande bouffée de nicotine. J'ai toujours su que ça détruisait les poumons, mais il faut dire que je m'en foutais pas mal, après tout, c'est l'un des seuls moyens que j'ai de rester calme.
L'heure affichait 00:48 quand je finis ma cigarette, j'allais éteindre mon portable pour retourner me coucher quand une publication m'attira le regard.
Tout le monde la partageait, à croire que c'était vraiment important. Je m'y intéressais, prenant au hasard une publication. C'était une vidéo, la miniature montrait simplement un homme habillé d'un débardeur blanc et d'un jogging kaki. La publication disait "si vous êtes sensibles, abstenez-vous."
Encore une fois, je m'en foutais pas mal, sans réfléchir, j'appuyais sur le bouton «play» et la vidéo commença.
L'homme de la miniature était là, debout au milieu d'une pièce sans meubles ni objets quelconques, ses yeux étaient injectés de sang, peut-être avait-il bu ou prit une drogue. Il parlait dans une langue que je ne comprenais pas, quelque chose comme de l'Italien surement. Son discours ne dura que trente secondes avant qu'il ne hausse le ton, il tournait son épaule droite devant la caméra en continuant son discours qui semblait devenir violent. Il tapait du doigt le tatouage oval que tout le monde portait, il parlait, parlait, parlait toujours plus fort.
Puis net, il s'arrêta, regardait face à la caméra, silencieux. Je me demandais ce qui pouvait bien lui arriver, je remarquais la peur dans ses yeux, non, pas la peur, l'épouvante. Il était effrayé. Il prit une grande inspiration, puis fit un signe de tête à l'intention de quelqu'un derrière la caméra.
Cette personne arriva, habillé de noir, il tenait quelque chose à la main que je n'aurais pas pu déterminer. On ne voyait pas son visage, il avançait vers le premier homme qui, lui reculait jusqu'au milieu de la pièce.
Le second homme s'arrêta à un mètre de lui, sans pour autant se retourner. Ils se regardèrent, puis le premier prit une grande inspiration et cria quelque chose en levant son bras, sans ne jamais détourner le regard du deuxième homme. Celui-ci réagit instantanément, comme si le cri était un signal. Il brandit alors l'objet qu'il avait dans ses mains, j'eus à peine le temps de me rendre compte qu'il s'agissait d'une hache qu'il la fit abattre sur l'épaule de son camarade.

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La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant