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La boite m'échappa des mains lorsque mon bras retomba lourdement sur le matelas. J'émettais une gémissement à mi-chemin entre le soupir et la douleur. Le soleil était désormais levé, il pointait à l'horizon, me faisant ainsi face depuis mon lit. Je l'observais à travers la fenêtre, réalisant que je ne pouvais pas faire marche arrière.
Je tournai lentement la tête vers l'horloge, il était 7 heures 35. Étant donnée la dose de pilules que j'avais ingurgitée, il devait me rester seulement cinq minutes. Je pensais à ce qu'il allait m'arriver dans ses cinq prochaines minutes, la question que tout le monde c'est déjà posé : qu'est ce qu'il y a après la mort ?
En y réfléchissant, je me rendais compte que la mort ne m'avais jamais fait peur, mais c'était bel et bien la vie qui m'effrayais. Car quand bien même nous aurions une réponse à notre éternel question sur la mort, nous le savons tous, nous savons tous au fond de nous-même que la mort n'est qu'un éternel néant où le temps c'est dissipé. Rien de quoi être effrayée. Mais la vie, la vie à le temps, et le temps possède nos vies. Il les contrôle au gré de ses envies, faisant ressurgir le passé, ou faisant apparaitre la peur du futur. Le futur reste un mystère pour toute créatures vivantes, aussi intelligentes soient-elles. Car il peut surgir en nous et provoquer toutes les émotions possible et inimaginable. Et comme si mon esprit m'avait entendu penser au temps, je me mis à revoir mon passé. Peut-être étais-je en train de mourrir en ce moment même ?
Je revoyais tout, mes moment forts. Mon livre préféré, dont une phrase m'avait bouleversée "des roses tardives... Ce jardin a vécu*" . Cette phrase avait provoquée un trouble terrible en moi, le soir où j'avais lu le chapitre qui la contenait, je fit une insomnie. Tout le reste de ma vie -aussi courte est elle- j'avais vainement tentée de lui trouver un sens. Cette phrase avait été prononcée par une jeune fille dont le nom m'échappais, elle l'avait dit seulement deux minutes avant sa propre mort. L'ironie du sujet m'arracha un sourire, cette phrase, je ne la comprendrais jamais, et elle fut prononcée par une fille de mon âge il me semble, tout aussi mourante que moi. Ce souvenir s'effaça pour laisser place à un autre. Cet autre souvenir, je ne l'aurais jamais oubliée. La fois où Mélanie est née. La première fois où j'ai vu cette petite boule rose dans les bras de ma mère. J'avais dix ans à l'époque, et je venais d'acquérir le statue de grande sœur. Puis un autre souvenir apparût, le jour de ma rencontre avec Lenni. Nous étions tout les deux âgés de 12 ans, et il m'avait simplement bousculée dans les escaliers du collège alors que je lisais un livre. J'étais tout aussi renfermée que je le suis maintenant, mais je ne le suis pas avec lui. Il s'était excusé puis, remarquant que je lisait un de ses livres préférés, il s'était assit à mes côtés sur cette marche d'escalier. Un autre souvenir arriva, mon premier concert. J'avais 14 ans et le rock battait son plein dans l'immense salle. Je me rappelais avoir harcelée mes parents pour pouvoir y aller. Puis mes souvenir de la disparition, ma rencontre avec Ron, la mort de celui-ci, pour en arriver au souvenir de la pilule bleue. Mes yeux se levèrent vers l'horloge qui passa devant les yeux à la quarantième minute de sept heure. Mes cinq minutes approximatives étaient passés, j'allais mourrir d'une seconde à l'autre.
La faiblesse me gagnait, je voulais faire quelque chose avant de mourrir, quelque chose dont je serais la seule à me souvenir étant donné que personne n'était présent à mes côtés. Mais je ne savais pas quoi faire. C'est à ce moment que des bruits de coups retentirent. Puis des hurlement venant de la porte. La voix de Lenni hurlant mon nom. Il réussit à enfoncer la porte à courra vers moi. Ces yeux se remplirent de larmes. Il parlait, il me disait quelque chose que je n'entendais pas. Mes forces m'avaient quittées. Alors dans un dernier murmure, je lui adressa «- hé, j'ai été la dernière jusqu'au bout. »
Avec un sourire ironique au coin des lèvres.
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*phrase d'Alice Maxwell dans le roman "Cellulaire" de Stephen King. Ce que j'ai écrit est vrai, je l'ai lu pas plus tard qu'hier et ça m'a perturbé, allez savoir pourquoi :)
Ps: ce n'est pas la fin du livre !
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La dernière.
Science FictionEt si un jour, sans aucune raison, les filles du monde entier disparaissaient ? Et si un jour, l'humanité entière serait devenue entièrement vouée à la discontinuation de son existence ? « Je n'ai pas disparu » Beth, une jeune fille de 16 ans qui a...