Chap 55 : nuit

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[...]
Mon esprit était toujours éveillé, seulement, je voulais dormir. J'étais couchée là, près de Ron, m'agrippant à son bras comme à une bouée. L'ouverture des rideaux laissait échapper un filet de lumière sur l'épaule de Ron. Celui-ci avait eut la mauvaise idée de garder son débardeur pour dormir. J'avais donc une vue parfaitement cadrée sur ce tatouage oval si mystérieux. Et c'était bien pour cela que je n'arrivais pas à m'endormir. Je faisais glisser ma main sur son bras jusqu'à arriver à sa main, que je pris pour entremêler nos doigts. Il poussa un soupir dans son sommeil et un sourire se forma sur mes lèvres. Je me relevais sur mon coude et attrapai mon portable sur la table de chevet. L'après-midi, j'avais rangée mon sac d'affaires ramenée de l'hôpital et découvert mon portable au fond du cabas. L'écran était froid, froid comme de la glace. Il est vrai que ma chambre est toujours dépourvue de chaleur, premièrement parce que je n'ai aucun radiateur, et secondement parce que je supporte plutôt bien le froid. Ron d'ailleurs semblait avoir la chair de poule bien que le bas de son corps était recouvert par l'épaisse couverture.
Je fit glisser mon portable sur le bois de la table et le prit dans ma main. Je l'allumais, écran tourné vers le coussin et baissais rapidement la luminosité de manière à ne pas prendre le risque de réveiller Ron. Chose faite, je déverrouillais l'écran et consultais les réseaux sociaux à la recherche de meilleures explications au sujet de ce portail. Je découvrais qu'une page web avait été créée à se sujet, je l'ouvrais donc, et atterris sur cette fameuse page d'informations. Portail canadien était écrit sur la première page. En défilant les pages et les textes je tombais sur une photo de ce fameux portail.
Comme l'avait expliqué Ron, un oval de la taille d'un homme se dessinait dans les airs. Au beau milieu de l'espace, droit comme un piquet. Il se trouvait précisément à Lumberton, au Sud du Canada. Cet oval semblait remplit d'une substance pétrolière, on y voyait légèrement l'autre côté de la route où il se trouvait, ce décor était floué et de minuscules arc-en-ciel se dessinaient ça et là.
La reine a ordonnée une évacuation de la population à moins de cent kilomètres du portail. Cette règle de sécurité est obligatoire pour tout le monde . Voilà ce que l'on pouvait lire sous la photo, en caractères moyens mais écrit d'un rouge aveuglant. Puis, plus en dessous encore, on pouvait lire -en noir cette fois- : des agents de sécurité ont été disposés tout autour de la zone pour une surveillance 24/24h.
J'éteignais l'écran de mon portable et le reposais sur la table de chevet. Je me retournais vers Ron, nos mains toujours liées, et posais ma tête près de son bras. Je scrutais cette marque des yeux, ce n'était un secret pour personne : elle représentait le portail canadien.
Je ressentit alors une boule dans la gorge, il fallait que j'aille voir ce portail, mais c'était impossible. Et pourtant, je devais savoir ce qu'il se passait si on le touchait, ce qu'il voulait dire et pourquoi il était là. Je commençais à avoir du mal à respirer, pour une raison inexplicable, je me sentais très mal à l'aise.
Je me dégageais des draps et en recouvrais Ron. Je me dirigeais alors vers ma fenêtre, et dans un geste lent et silencieux, l'ouvrit. Je pris de grandes bouffées d'airs, me sentant de mieux en mieux. Puis je regardais le ciel sombre, je regardais les étoiles et leurs infinis scintillement. Elles étaient disposés en petits groupes, comme des nuages d'étoiles. Puis un vide d'étoiles se faisait au dessus de ma tête, c'est alors que je le remarquais. Je crus d'abord à une hallucination, mais c'était bel et bien un B qui était dessiner à l'aide d'étoiles dans le ciel. Je parcourais la chambre en deux secondes et allumais l'écran de mon portable, pas de surprise : il était 6:46.
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La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant