Chap 48 : reflet

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[...]
J'avais passée la journée à déambuler, j'avais beaucoup pleurée suite aux souvenirs qui refaisaient surface. Je m'étais réfugiée dans ma chambre après la discussion avec Luc. Je m'étais écroulée sur mon lit et vite tombée dans les bras de Morphée.
Des bruits stridents me sortirent de mon sommeil profond. J'avais beaucoup dormis suite à ma précédente nuit où je n'avais fait rien d'autre que pleurer. Les bruits venaient du couloir, ils étaient lourd et réguliers, je devinais alors que ces-dit bruits n'étaient que des pas. J'attrapai mon portable et regardais l'heure : 6:44 . Je soupirais et me redressai. Il était hors de question que j'aille dans le réfectoire pour vivre une nouvelle catastrophe. Je ne voulais voir personne, personne sauf Ron. Mais c'était bien impossible. Je me levai et ouvrai la fenêtre. Je l'enjamba et m'asseyais sur le bord. J'attendais patiemment cette stupide minute, en regardant la ville éteinte sous mes pieds.

- Beth...

Je hoquetai de surprise, je connaissais cette voix. Je la connaissais plus que tout. Mes lèvres se mirent à trembler et je tournais lentement la tête.
Il était là, bel et bien là, mais il n'était pas réel. Je pouvais parfaitement distinguer ses boucles brunes transparente. Je voyais ma chambre à travers son corps.

Ma vue se brouilla pour cause des larmes, le voir me faisais trop souffrir. 

- Beth... Répéta-t-il

Il avança et tendit un bras vers moi.

- Non ! Criais-je en m'avançant pour ne pas qu'il me touche.

Qu'est ce qu'il faisait là? Je fermais les yeux une seconde en espérant que lorsque je les ouvrirais, il aura disparu. Mais il était encore là, droit comme un piquet, aussi vivant qu'un arbre.

- Beth... Dit-il une troisième fois.

- Non ! Répétais-je en criant de plus bel. Pourquoi tu est là ?

Son visage ne montrait aucune expression, il n'était plus pareil, et cela me fendait plus encore le cœur. 

- Beth... Dit-il une énième fois.

- Non ! Tu es mort ! Tu n'es pas réel Ron !

Il avança de nouveau vers moi, je savais que si je reculais encore, je tomberais. Alors je ne fis aucun geste, le regardant effrayée approcher sa main vers moi.

Il s'arrêta à quelques centimètres de mon ventre, puis leva son regard vers mes yeux.

- Tu es mort... Répétais-je comme pour me convaincre.

Il insistait du regard, alors je soulevais ma main qui était scotchée au cadre de la fenêtre et l'approchais à mon tour. Je l'approchais lentement, très lentement et enfin je n'étais plus qu'à un centimètre de ses doigts. Mais lorsque ma main devait se retrouver en contact avec la sienne, une larme coula sur ma joue : ma main le traversait. 

- Tu n'es pas réel, tu es mort ! Hurlais-je à Ron qui n'affichait toujours aucune expression. 

Je me levais de la fenêtre et me retrouvais face à lui. J'essayais vainement de lui mettre des coups, je voulais qu'il s'en aille. Mais à chaque fois mon corps traversait le sien.

- Tu es mort ! Hurlais-je en tentant de le faire disparaître.

Son reflet n'avait pas bougé, et toujours aucune expression ne peignait son visage. Le voir me déchirait le cœur, l'impression qu'un noir de tristesse m'envahissait. Les larmes fusaient comme l'énervement et la tristesse augmentaient. Je finis par abandonner, me laissant glisser à terre. Je me prit le visage dans les mains et pleurai encore. J'entendis un bruit de vent léger, je relevais la tête, Ron avait disparut. J'attrapais mon portable et lu l'heure : nous venons de passer à 6:47. Et pour une fois, la catastrophe était pour moi.
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La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant