Chap 95 : éclat

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Hey, un petit mot au début de ce chapitre pour vous souhaiter un joyeux noel en retard :)🎅🏻
[...]

Nous quittons Kingsgate à pied pour Yahk sans nous soucier du fait que quelqu'un puisse nous voir, il n'y avait plus personne ici depuis presque un mois à cause de l'évacuation. 

Alors sur la route, en silence, dans un froid absurde, c'est comme ça que se déroulèrent les trois heures de marche.
Dans ma tête, ce n'était que du brouillard, j'avais l'impression d'avoir perdu l'esprit, d'avoir perdu le contrôle de ma propre vie depuis plus d'un an.

"- hé ! Fit la voix de Méredy derrière moi tandis que sa main se posa sur mon épaule.

Je me retourne pour lui faire face, marchant à reculons. Elle ferma la bouche, puis la rouvrit :

- tu vas bien ? Fit-elle.

- à ton avis ? Lui répondais-je d'un ton froid, puis en me rendant compte de mon ton, me ravisais et ajouta : désolée.

- ce n'est pas grave, j'imagine ce que c'est.

Elle accélère une seconde pour marcher à côté de moi et je me retourne pour faire face à la route.

- c'est pour demain pas vrai ? C'est demain que ça se termine ? Demande-t-elle

Je la regarde un moment, elle fixait la route devant elle comme si elle n'avait rien dit.

- je suppose, oui. Je répondais sans vraiment réaliser que nous serions dans quelque temps au portail.

Le calme revint, seul le bruit de nos pas sur le goudron proférait un son perceptible.
Puis il y eut un bourdonnement, et un bruit de vent, puis la voix de Lenni :

"- merde !

Je réagis au quart de tour en me retournant, assez vite pour voir une voiture de gendarmerie rouler à vingt mètres de nous. Par reflex, je pris Méredy par la main avant de courir vers le bas-côté de la route pour nous cacher derrière un grand panneau.
La voiture passe, je tourne la tête à la recherche de Ron et Lenni qui se sont cachés derrière un panneau voisin.
La voiture disparaît au virage d'en face et je peux à nouveau respirer.

- vous croyez qu'ils nous ont vus ?

- s'ils ne se sont pas arrêtés, alors non, mais on a eu beaucoup de chance. Fit Lenni.

- mais... Pourquoi ils sont là ? Demanda Méredy

- parce qu'on est plus très loin du portail, dis-je doucement.

Je passais ma main sur le côté du panneau et le contournais pour y voir le devant. Sur la surface était écrit, comme je l'imaginais, Yahk en grosses lettres noires.
On était proches du portail, vraiment proche. Il était sûrement de l'autre côté de la rue, voir derrière les maisons proches des panneaux où nous sommes.
Quelque chose de minuscule percuta ma main, je la retirais furtivement du panneau et la plaçais devant moi pour y voir une goutte d'eau.

- il va pleuvoir, il faudrait qu'on s'abrite. Proposais-je en désignant du menton une des maisons sur le côté.

Alors nous entrons dans cette maison sans vraiment prendre en compte le nombre de délits que nous avons causé depuis le début.
Alors que je refermais la porte derrière moi, je me retournais et me retrouvais face à Ron sans m'être rendue compte qu'il était derrière moi.

- comment tu te sens ? Lui demandais-je, j'avais besoin de parler à quelqu'un, à quelqu'un qui comprend.

- un peu secoué... Mais je comprends.

- comment ça, tu comprends ? Dis-je, ébranlée.

- le fait qu'il n'a rien dit de tout ça a personne, la chronokinésie, c'est délicat comme sujet je pense pas qu'on l'aurait cru, ou même lui aurait fait confiance.

- j'ai comme l'impression que... Tu prends sa défense ? Je dis les derniers mots en haussant le ton, frustrée.

- je ne prends la défense de personne Beth, je pense juste qu'avoir gardé le secret était une bonne chose.

Je fronçais les sourcils, pour moi, avoir gardé ça secret avait détruit plus d'un an de ma vie. Et je lui en voulais terriblement pour ne rien avoir dit, peut être même plus que le fait qu'il m'ait injecté cette puce. C'est là que je réalisais, ce n'était pas Ron, je savais que ça ne lui ressemblait pas : c'était la puce, voilà tout. La puce qui reprenait le contrôle de son corps.

- Ron calmes-toi, je sais que ce n'est pas toi. Ron ? L'interpellais-je, il semblait très loin de lui-même.

- personne ne l'aurait cru. Répète-t-il.

- j'ai bien compris ce que tu voulais dire, mais maintenant, tu la fermes.

Je ne voulais absolument pas me montrer violente avec lui, mais l'entendre dire des choses qui me mettaient en horreur m'étais insupportable.

- personne ne l'aurait cru. Insiste-t-il.

- d'accord, tu veux jouer à ça ? Je vais te dire, si, les gens l'auraient cru, les philosophes, les chercheurs, les scientifiques, et peut-être un tas d'autres personnes qui sont un peu plus sensé que toi en ce moment. Un tas d'autres gens.

- ah oui ? Comme qui, Beth, ton père ? Fit-il sur un ton de reproche.

Je fronçais les sourcils à nouveau, puis ouvris la bouche et la refermai aussitôt.
Les larmes me montèrent aux yeux.

- je t'interdis de prononcer le moindre mot sur mon père.

Mes mains me brûlaient, et je mourrais d'envie de le frapper, mais j'essayais de me rappeler que ce n'était pas lui.
J'avalais ma salive et tournais les talons. Je sortis dehors et m'asseyais sur une marche de l'escalier sous le porche, abritée de la pluie, qui tombait désormais à flot.

▪️▪️▪️

Hey :) petite promo pour les nouveaux lecteurs qui n'ont pas vu l'ancienne : vous pouvez me retrouver sur mon journal secondaire dans mes histoires Wattpad, dedans y'a plein d'infos et de trucs (pas très) intéressants :,) venez c'est cool !

La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant