Chap 43 : rage

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[...]
- neuf... 

- quoi ? Demande Lenni en reprenant encore sa respiration 

- neuf... Le dix c'est changé en neuf. Dis-je

- neuf... Quoi? Neuf catastrophes à rester ? 

- j'en ai bien peur... 

À vrai dire le mot "peur" n'était pas approprié, j'étais terrifiée, épouvantée, effrayée, effarée. Tout ce qui peut qualifier une peur plus grosse que le monde. À l'autre bout de la pièce, Ron se prenait le visage dans les mains, et d'après Luc à ses côtés qui regardait, effrayé, son épaule, je compris qu'il avait découvert la même chose que nous.

- je... Je suis fatiguée, je vais me coucher. Marmonnais-je

Lenni hocha la tête en se pinçant les lèvres, je me levais et retournais à ma chambre sans dire un mot.
Je pénètre dans la salle et m'affale presque aussitôt dans mon lit.
Je me force à regarder par la fenêtre, à observer les étoiles pour ne pas réfléchir. Je ne voulais pas réfléchir, ni à cet événement, ni à Lenni, ni à ce "9".
Je réussis à m'endormir au bout de quelques minutes, avec un pincement au cœur que je ne pourrais pas expliquer.
Le soleil m'éblouit tant que mes yeux s'ouvrent d'eux même. Je pousse un soupir, j'aurais aimée dormir plus. Je me lève directement, je sais que le médecin va arriver, et je n'ai aucune envie de le voir. J'ouvre la porte de ma chambre et sors. Je vais dans la chambre de Ron, ne savant pas à quel autre endroit je pourrais aller. Je marche, jusqu'à sa porte, et entre.
- tu n'as pas dormis ? Demandais-je en le voyant assis sur son lit.

Il porta son regard vers moi, un regard vide, triste.

- j'ai pas fermé l'œil de la nuit. Et toi ?

- j'ai réussis.

- comment ?

- je n'y ai pas pensée. Dis-je simplement.

Il me sourit et je vais m'assoir à ses côtés. 

- y'a eut des morts cette nuit. Dit-il tout bas

- qui ?

C'est tout ce que j'avais réussis à lui dire, je me sentais extrêmement coupable, je savais comment arrêter ça, et je ne le fais pas. Ces gens sont morts par ma faute.

- c'est pas la question. Y'en a pas mal, certains qui avaient des problèmes respiratoires, d'autres qui n'ont pas eut le temps de reprendre leur souffle, d'autres qui souffraient trop pour finir la minute...

J'avais l'impression que mon cœur se brisait, j'avais tuée ces gens.

- on... On va déjeuner ? Demandais-je en changeant de sujet par peur de fondre en larmes.

Il acquiesça et nous sortons de la chambre, nous marchons dans les couloirs en cherchant la salle. 

- Elisabeth ! 

Cette voix qui criait me fit sursauter, elle était pleine de rage et de colère.
Je me retournai et vis un garçons d'environ 17 ans. Ses yeux bleus me fixaient méchamment.

- tu as tuée mon père! Hurlait-il 

Il me poussa et je tombai par terre. Il me hurlait que j'avais tuée son père. Je me laissais faire, je ne pouvais rien faire d'autre, il avait raison.

- calmez-vous ! Cria un homme de la trentaine.

Ron s'était accroupi près de moi, et je fondais en larmes.
L'homme bouscula le garçon qui criait, celui-ci se calma mais gardait son regard méchant sur moi.

- c'est vous deux qui devriez mourrir, pas eux. 

Et il s'en alla. Je le regardais partir en retenant ma respiration. Tout le monde avait cessé de bouger, il venait de dire exactement ce qu'il fallait. Mais il ne l'a pas pensé comme moi. Lui ne sait pas mon hypothèse, il l'a dit comme une vengeance, une vengeance parce que j'ai tué son père.
Les larmes ne cessaient de couler, et je sanglotais seule, au milieu de ces gens qui me regardaient.
▪️▪️▪️

La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant