Chap 21 : oublier

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[...]
Les larmes me montèrent aux yeux, je plongeais dans les bras de mon meilleur ami.

- Qu'est ce que j'ai fais... Sanglotais-je

Je ne pouvais pas imaginer ce que j'avais fais. Je n'avais jamais été confronté à la mort, et maintenant, le souvenir de mon père sans vie repassait en boucle dans ma tête. Lenni me caressait les cheveux sans vraiment comprendre la situation. Nous sortons dehors, loin de cette maison, loin de ce que j'ai fait. Nous rentrons à l'hôpital, j'ignorais Lenni et Ron qui m'appelaient derrière moi. Je courrais pratiquement me réfugier sur le plafond de l'hôpital. Je pris les escaliers de secours et montais les marches trois par trois avant d'arriver sur le toit. Enfin seule, sur le toit, à l'air frais et au soleil de quatre heure, je sortais de mon sac mon paquet de cigarettes et en allumais une que j'enfourchais dans ma bouche.

Je m'asseyais en tailleur sur le toit, en regardant la ville. Cette ville pratiquement vide et dépourvue d'activités humaine, de femme et de vie. Cette ville jonchée de cadavres, dans le même état que celui de mon père, mon père que j'ai assassiner. Je recrachais la fumée dans l'air qui se dissipa après quelques secondes. Cette vision me repassais en boucle, sans que je puisse l'arrêter, sans que je puisse penser à autre chose. Cette vision de mon père s'écroulant à terre, de son sang qui s'écoulait sur le sol, du bruit sourd et de l'arme me tombant aux pieds. Je n'avais rien dit depuis que j'avais quitter JundHill, Ron était très certainement en train de tout expliquer à Lenni, et moi j'étais là, sur ce toit en train de fumer en contemplant la ville, et en essayant d'oublier. Un claquement lourd retentit et me fit sortir de mes pensées. Je tournais la tête vers la porte métallique qui me séparait de l'intérieur du bâtiment. Elle s'ouvra sur Lenni, qui la tenait fermement en main et l'ouvrais légèrement. Il me regarda, assise en tailleur par terre, des perles de larmes sur les joues.

- Beth.

Son ton était rassuré, surpris et un peu effrayé. Il fit un pas en avant et referma la porte derrière lui. Il s'avança prudemment vers moi, comme un animal sauvage.

- tu veux... En parler ?

- non.

Je retournais ma tête en avant, me détournant ainsi de son regard. De toute façon, il savait que je ne voudrais pas en parler. Je ne parle jamais de quoique se soit à quiconque.
Je le sentis s'assoir à côté de moi, en regardant la ville. Il m'arracha ma cigarette des mains et la balança par dessus le toit.

- tu me laisses même pas fumer tranquillement.

Ma phrase lui arracha un léger rire, je laisse mes mains retomber sur me cuisses et souffle la dernière bouffée de m cigarette.

- tu penses que t'es tellement au fond que se pourrir les poumons ça change rien.

- c'est le cas.

- alors tu t'en fou ? Mourrir, c'est rien pour toi ? S'indigne-t-il

- tu sais Len', maintenant j'ai plus de famille, alors même si je mourrais, au moins je serais avec eux.

- elles ne sont peut-être pas mortes.

- ouais , ça c'est toi qui le dit.

Il soupira, surement parce qu'il ne sait plus quoi dire pour tenter de me remonter le moral.

- merci d'avoir essayé Len'. Murmurais-je après quelques secondes de silence.

- fait au moins semblant que j'ai réussis, s'il te plait.

Je tournais la tête vers lui et lui adressa un faux sourire, il savait que c'en était un, mais j'avais fait semblant qu'il ait réussit, alors il ne dit rien et se contenta de regarder l'horizon avec moi.
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La dernière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant