[...]
Méredy fut tout de suite arrachée des bras de Lenni pour aller se faire installer dans une pseudo-chambre aménagée.
Nous suivons les infirmières dans la chambre, les regardant s'affairer autour de Méredy.
Pendant que Linda lui plaçait un défibrillateur, Eva se tournait vers nous :
- elle va s'occuper d'elle, vous êtes blessés quelque part ? Dit-elle
- elle va s'en sortir ? M'enquis-je en détournant le sujet.
- sa vie n'est pas en danger pour le moment, fit-elle, et elle repassa sa main dans ses cheveux. Vous êtes blessés quelque part ? Répète-t-elle.
"Sa vie n'est pas en danger pour le moment" je me répétais cette phrase en boucle dans ma tête, était-elle bon ou mauvais signe ?
Elle nous regardait, aucun de nous trois ne semblaient vouloir parler, je pris la parole en première :
- Lenni est blessé à la jambe, je fis un mouvement de tête pour lui indiquer qui était Lenni, nous baissons tous le regard sur sa jambe, son jean prenait déjà une teinte rouge. J'ai replacée le nez de Ron et je suis juste brûlée au front, je crois.
Elle acquiesça et regardait le nez de Ron.
- bien, évitez de trop le toucher, il pourrait se recaser facilement, vous pouvez aller vous nettoyer le visage dans la salle au fond, dit-elle en nous indiquant le chemin, je m'occupe de votre jambe, finit-elle en s'adressant à Lenni.
Nous partons alors nous nettoyer le visage au fond du couloir, je n'avais pas encore vu mon visage, mais celui de Ron était pour sa part bien couvert de gouttelette de sang.
Nous entrons dans la pièce, elle était assez petite, ne comportait que peu de mobilier : un lavabo sur une commode qui comportait de petites serviettes, une grande armoire fermée sur le mur en face et une couchette d'examen.
Ron s'approchait du lavabo et y fit couler l'eau.
- je vais te le faire, tu ne vas pas voir grand chose sans miroir. Dis-je
Je lui arrachais la serviette qu'il venait de sortir et la mis sous l'eau. Je nettoyais son visage, effaçant les gouttes de sang séchées ainsi qu'autour de son nez, où plus un millimètre carré de couleur de peau était visible.
- comment on a pu avoir un accident ? dit-il.
Je relevais les yeux vers lui, ses sourcils s'étaient froncés, il regardait dans le vide, pensif.
- Comment ça ? Demandais-je
- je ne comprends pas comment on a pu avoir un accident, tout allait bien.
- la voiture allait trop vite, tu n'as pas remarqué ? Fis-je, je rinçais la serviette et continuais de nettoyer sa joue droite.
- elle allait trop vite ? Demande-t-il.
Il me regardait, pensif, comme s'il avait perdu toute notion du mot vitesse.
- tu as changé de vitesse une seconde avant, tu ne te rappelles pas ? Continuais-je
- non. Dit-il simplement
Comment pouvait-il ne pas s'en souvenir ? Je l'ai vu devant mes yeux, aller plus vite, encore plus vite.
- tu as dû prendre un coup sur la tête. Expliquais-je
Je rinçais la serviette et passais un dernier coup sur son visage, on voyait maintenant nettement les quelques éraflures du côté où sa tête était tombée.
Le reste de son visage était net, son nez semblait normal, il n'était cassé qu'à l'intérieur.Je relevais les yeux vers les siens, fière d'en avoir fini avec tout ce sang, quand je vis ses yeux embués.
- Ron... Murmurais-je
- si Méredy... Si Méredy ne tient pas le coup... Je l'aurais tuée.
- elle tiendra le coup, "sa vie n'est pas en danger", dis-je en répétant l'infirmière
- "pour le moment", finit-il.
- je sais.
Mes lèvres se crispèrent en un sourire compatissant, je plongeais dans les bras de Ron, le serrant dans les miens. Je respirais son odeur familière et faisais jouer mes doigts dans ses cheveux.
- je sais, répétais-je, elle va s'en sortir.
Il eut un hoquet soudain et me répondit d'une voix brisée :
- je ne veux pas faire plus de morts par ma faute.
Les larmes me montèrent aux yeux, il le supportait très mal, je le sentais depuis le début. Il savait comment arrêter tout ça, il l'avait fait, il s'était tué. Je l'ai fait aussi, mais même si ça c'est arrêter, rien a changé, les morts sont toujours morts, les veuves toujours veuves.▪️▪️▪️
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La dernière.
Science FictionEt si un jour, sans aucune raison, les filles du monde entier disparaissaient ? Et si un jour, l'humanité entière serait devenue entièrement vouée à la discontinuation de son existence ? « Je n'ai pas disparu » Beth, une jeune fille de 16 ans qui a...