[...]
Quelques jours étaient passés, je ne saurais dire combien tant j'attendais celui-ci. Au soir, je m'étais couchée la boule au ventre, j'avais du mal à dissimuler mon sourire. Quand la nuit tomba, je retirais les draps sur mon corps et m'extirpais hors du lit. Je portais déjà mes vêtements que j'avais enfilée avant de me coucher, et l'attente qui me pénétrait était insoutenable. Je me levais en toute vitesse et attrapais mon sac au sol. Je pris le temps de prendre mon portable et de déposer une lettre écrite au préalable sur mon lit. Sans me retourner et dans l'impatience, je me ruais dans le couloir, enfilais mes chaussures et une veste et sortis dans la rue. L'air était frais, mars avait beau marquer le début du printemps, quelques flocons de neiges tombaient ça et là en s'éparpillant sur mes vêtements et mes cheveux. Je respirais un grand coup, j'avais la boule au ventre, mais j'étais sure de mes choix. Je pouvais encore revenir en arrière, mais dans quelques minutes il sera trop tard. J'allumais mon portable tout en avançant l'écran devant mes yeux, l'heure affichait 23:24. Et je me rendis compte que j'étais encore plantée devant ma porte de maison. Je me mis à marcher rapidement, mon souffle formant de petits nuages de fumée dans l'air. Les lampadaires présents dans la rues m'éclairaient assez pour voir le chemin à suivre. Je marchais, marchais, je n'en sentais presque plus mes doigts glacés. Une sonnerie attira mon attention, je sortis mon portable de ma poche et vis un message de Ron. Je souriais niaisement, parce qu'il me manquait.
"Tu es partie ?" Écrivait-il, je lui répondais en quelques mots pour lui expliquer que j'étais sur le chemin de la gare.
Celle-ci se dressait devant moi quand je rangeais mon portable dans la poche arrière de mon jean. Je la contemplais, me sentant minuscule à côté de sa grandeur.
C'était un haut bâtiment incluant cinq étages mais dont le toit était sûrement plus haut de ma propre taille. En forme de grande maison, de béton et teinté d'un beige pale, les murs épais étaient entourés de grillages empêchants ainsi le passage par autre que la gare. J'entrais, et me retrouvais devant quelques personnes installés sur les sièges, attendant leurs trains. Je m'avançais vers le guichet de bois vernit.- bonjour mademoiselle, que puis-je faire pour vous ? M'adressa une jeune femme derrière le mur de bois.
- bonjour, je voudrais un billet pour Sand Point.
Je regardais autour de moi l'architecture intérieur tout en parlant, les moulures sur les murs blancs étaient éblouissantes.
- oui, c'est pour quand ? Demande la jeune femme.
- ce soir.
Je la regardais et elle me rendit mon regard, nous restons toutes deux accrochées à nos yeux pendant quelques secondes. Ses yeux étaient d'un bleu profond et foncé. On aurait dit qu'ils avaient été dessinés par un artiste avec un unique stylo bleu.
- il nous reste des billets, vous voulez partir à quelle heure ?
- le plus vite possible. Répondais-je
Elle hocha la tête et pianotait sur son ordinateur, ses cheveux châtains étaient tirés en une queue de cheval ordonnée. J'étais certaine que si elle se décoiffait, elle aurait l'air d'une femme de son âge. Son style strict l'a vieillissait d'une dizaine d'années.
- il nous reste un billet pour 23:45. Dit-elle sans aucune expressions ou intonations.
- je vais le prendre.
- vous êtes majeur ? Coupe-t-elle en me regardant des ses yeux de bleu dur.
- oui.
- carte d'identité s'il-vous-plait. Ordonne-t-elle
Je remerciais les Dieux pour m'avoir fait penser à prendre ma fausse carte, celle que j'utilise pour acheter des cigarettes, je fouillais dans mon sac, pour le moins étonnée qu'elle ne sache pas qui je suis.
Je finis par trouver ma carte de plastique que je brandis sous son nez.- Elisabeth Rosill, dix-huit ans. Murmure-t-elle en lisant les caractères inscrit sur la carte. Je me disais bien que je vous reconnaissais ! Ajoute-t-elle d'un ton plus enjoué qu'avant.
Je souriais maladroitement pour ne pas lui crier dessus.
- ça fera 20€ aller simple. Continue la jeune femme.
Je hochais vivement la tête et sortais mon argent que je posais sur le comptoir.
En échange elle me tendit un billet blanc et jaune que je pris avec soin.- bon voyage. Dit-elle.
Elle ne pouvait pas imaginer à quel point j'attendais ce voyage.
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La dernière.
Science FictionEt si un jour, sans aucune raison, les filles du monde entier disparaissaient ? Et si un jour, l'humanité entière serait devenue entièrement vouée à la discontinuation de son existence ? « Je n'ai pas disparu » Beth, une jeune fille de 16 ans qui a...