[...]
Une dizaine de jours étaient passés depuis le réveil de Méredy, les infirmières lui obligeaient des journées entières de repos.
- je n'ai plus besoin de repos ! Avait-elle crié dès le troisième jour.
Alors, quand elles n'étaient pas là, Méredy se levait, elle marchait, parlait avec nous, comme si rien de tout cet accident n'avait eu lieu.
Elle était tellement imprévisible, Méredy était comme un nuage, on ne savait jamais ce qu'elle allait faire. C'est la fille la plus forte, intelligente, incontrôlable, indéniable, irréfutable et irremplaçable que je connais.
- j'ai entendu les infirmières discuter dehors, ils nous mettrons dehors demain. Fit Lenni en arrivant dans la chambre que je partageais avec Méredy.
Nous étions assises sur nos lits respectifs, parlant de notre passé si différent du présent, et si normal.
Ron se tenait à ma droite, il parlait avec nous, en attendant que Lenni revienne de son espionnage d'infirmières.
- il faut qu'on parte ce soir si on ne veut pas avoir à repasser la frontière encore, ajoute-t-il, et il passa sa main dans ses cheveux.
Je me tournais vers Méredy après avoir opiné, m'inquiétant pour son cœur.
- tu pourras courir ? Demandais-je
- Beth, ça fait pratiquement une semaine que je suis sur pieds, je me remet vite, évidement que je peux.
Elle avait raison sur un point : elle se remettait vite. Une personne normale se serait remise en une semaine et demi minimum d'un arrêt cardiaque. Pas Méredy, c'était certainement trop peu pour elle.
Je soupirais, exaspérée qu'elle ait si confiance en son cœur, certaine qu'il peut lui jouer bien des tours encore.
- O.K., c'est quoi le plan ? Fit Ron.
- il y a une rivière à deux pas d'ici, c'est le seul moyen possible pour pas qu'il nous rattrape. Explique Lenni.
- attends, comment tu sais ça et pourquoi c'est le seul moyen ? Intervint Méredy dans la même incompréhension que Ron et moi.
- je suis déjà parti en vacances ici, recommence-t-il, j'avais vu cette rivière, et si on se met tous à courir partout pour pas qu'ils nous rattrapent et nous jète hors des frontières, ça ne va pas marcher, il faut perdre leurs traces dans cette rivière.
- tu veux dire qu'on va nager jusqu'à l'autre rive ? Dis-je
Cette idée était complètement folle, mais soit dit en passant, j'ai fait des choses bien plus folles depuis la disparition. Sans aucune raison, la première chose qui me vint à l'esprit fut et nos téléphones ?
S'il entendait ça, mon père se retournerait dans sa tombe, ironique n'est-ce pas ?
Mais c'est vrai, aujourd'hui nos téléphones sont nos seuls moyens de communication avec les personnes qui ont retrouvé leurs vies d'avant. S'ils prenaient l'eau ? On serait coupés d'une éventuelle nouvelle importante.
- on a juste à emballer nos téléphones dans un plastique pour les protégés, intervient Lenni comme s'il avait lu dans mes pensées, nos affaires dans nos sacs sécheront bien, et on sera parfaitement libre jusqu'à Lumberton. Il ne manque plus qu'à savoir comment on s'y rendra.
Il marqua un arrêt, nous regardant tous les uns après les autres, en terminant par Ron. En l'imitant, je me tournais aussi vers Ron, le regardant dans les yeux, c'est une bonne idée ?
Avec le temps et les aventures passés ensemble, Ron et moi ne faisons plus qu'un, on peut désormais comprendre quelque chose rien qu'en se regardant dans les yeux.
Il baissait le regard, cherchant sans doute sa réponse au profond de son esprit. La lumière qui venait de la fenêtre illuminait son œil bleu, le faisant ressortir plus clair qu'auparavant.
Après un cours moment de répit, il releva la tête et me fixait à son tour.- oui, répond-il a voix haute.
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La dernière.
Science FictionEt si un jour, sans aucune raison, les filles du monde entier disparaissaient ? Et si un jour, l'humanité entière serait devenue entièrement vouée à la discontinuation de son existence ? « Je n'ai pas disparu » Beth, une jeune fille de 16 ans qui a...