[...]
Sans plus en discuter, nous suivons Lenni à travers la ville. On suivait la route, cachés dans les arbres du bas-côté.
Quelques minutes écoulées, un vent froid qui piquait ma brûlure au front, nous commençons à entendre des bruits d'eau.
On avançait parmi la verdure débutante des arbres qui nous entouraient, respirant à pleins poumons, je laissais le calme suivre son cours en écoutant seulement le bruit aquatique qui venait danser à mes oreilles.
Enfin, en tournant brusquement sur la droite, nous avons une vue de la rivière, enfin, si on se penchait.
- tu n'aurais pas oublié un léger détail ? Dis-je en me tournant vers Lenni, comme nous dire qu'il y avait une falaise de quinze mètres ?
- Beth, je ne suis pas expert en la matière d'accord ? Je suis juste partit en vacances près de cette rivière, je n'ai pas fait d'étude fluviale. Lance-t-il en me fixant droit dans les yeux.
En effet, une falaise rocheuse d'une quinzaine de mètres séparait la terre de la rivière agitée. Ce n'était plus possible, on ne pouvait pas faire ça.
- C'est juste une falaise, on atterrie dans l'eau après, lance Méredy.
- parce que vous comptez y aller ? Demandais-je, offusquée.
Ils me regardèrent tous les trois pendant que je me penchais encore pour voir la rivière. Ron s'avança et m'imita avec nonchalance, il se redressait et s'exclama :
- franchement, tu as fait des choses bien plus folles ces derniers mois Beth.
Je pousse un soupir, il avait raison, mais l'idée de me jeter du haut d'une falaise ne me disait pas grand chose. Mes idées étaient tout embrouillées, j'étais vraiment mal à l'aise face à cette situation pour une raison que je ne pourrais expliquer.
Aller, pense à la fois où tu t'es battu contre David, Elliott et ton père, tu étais plus courageuse que ça. Répliqua ma conscience qui ne m'aidait pas du tout.
- O.K., de toute manière, on a pas d'autres choix, admettais-je.
Lenni m'adressa un sourire compatissant, que j'eus à peine le temps de lui rendre qu'il lança vivement :
- bon, vous me rejoignez en bas !
Et sur ces mots, il se laissa porter par le vent jusqu'en bas où un plouf retentit.
Méredy ria derrière moi, puis sans que je m'y attende, avança rapidement sur le bord et sauta à son tour.
Je me penchais pour l'énième fois sur la roche pour apercevoir un élan d'écume dansante à côté de mon meilleur ami dont la tête semblait, de mon point de vue, réduite à la taille de ma pupille.
Prise d'un élan de chaleur, je passai ma main sur mon front, en me frottant ma brûlure accidentellement au passage, et remettais mes cheveux en arrière dans un soupir incontrôlé.
Ce sentiment revenait, d'avoir un trou dans la poitrine, je n'ai aucune idée de ce que ça voulait dire, mais je le connaissais, je l'avais déjà ressentie, j'en suis certaine.
Ma main effleura quelque chose, je me retournais brusquement sur Ron, visiblement amusé de ma frayeur subite.
Il me prit la main en m'interrogeant du regard : ça va ?
Je hochais la tête, il sourit de plus belle en me lâchant la main et sauta.
Je fermais les yeux, en sentant le vent sur mon visage, fouillant le calme jusqu'à entendre ce plouf.
Je rouvrais les yeux, les nuages devant moi, je n'avais pas remarqué que j'avais levé la tête.
Je redressais mon sac sur mes épaules, et avançai.
Poussée par le vent plus que par l'envie, mon corps dégringola dans le vide, mes jambes battaient l'air en vain, mes yeux se fermèrent subitement, puis je heurtais l'eau dans le plouf beaucoup plus sonorisant que les précédents.
Brusquement, mon corps se retrouva sous l'épaisse couche d'eau qui imbiba rapidement mes vêtements ce qui me rendit plus lourde encore.
Alors j'eus du mal à remonter, quand je me suis retrouvée pratiquement au fond de la rivière. L'eau était glacée, je battais encore des jambes pour remonter, faisant glisser l'eau avec mes bras pour monter plus vite.
J'atteins la surface dans une brusque reprise de respiration, mes cheveux nageaient autour de moi, la rivière était en mouvement, je me fis déporter deux mètres plus loin sans m'en apercevoir.
Je me retournais pour chercher mes amis, qui étaient finalement derrière moi. Nous nous mîmes à nager en luttant contre la force de l'eau comme nous le pouvons, l'autre rive étant à environ vingt-cinq mètres.
Je n'ai jamais été très bonne nageuse, en même temps, en habitant dans l'Idaho, on ne se baigne pas souvent. J'ai encore plus de mal avec tout le poids de mes vêtements qui semblent peser 10 Kg de plus.
Je reprenais ma respiration comme je le pouvais, entre deux vagues laissées par mes amis nageants devant moi. Et ce sentiment de trou dans la poitrine. Ça me revenait maintenant, Ron, c'était à la mort de Ron que je l'avais ressentie.
Après des minutes de nages, nous arrivâmes de l'autre côté, et Lenni m'aida à monter sur le tapis d'herbe où je m'étalais de tout mon long, épuisée d'avoir porté le poids de l'eau imbibée dans mes vêtements et le tissu de mon sac.▪️▪️▪️
VOUS LISEZ
La dernière.
Science FictionEt si un jour, sans aucune raison, les filles du monde entier disparaissaient ? Et si un jour, l'humanité entière serait devenue entièrement vouée à la discontinuation de son existence ? « Je n'ai pas disparu » Beth, une jeune fille de 16 ans qui a...