[...]
Nous avions déjeuné tout les trois, en discutant de tout et de rien.
Nous étions partis environ deux heures après, pour nous rendre au parc, où nous parlions tout en marchant à travers la végétation.
Cette matinée commençait à être agréable, bien que tout était plus agréable que ces derniers jours. Mais une sonnerie vint tout basculer.On s'étaient arrêtés sur un banc, on regardait le lac onduler monotonement. Puis un petit déclic aigu se fit entendre. Je tournais la tête vers Ron, qui sortit son portable de sa poche. Il regarda longuement l'écran allumé, se mordit les lèvres et l'éteignit en me regardant. Il le rangea dans sa poche tout en continuant de me scruter le visage indéniablement.
- qu'est ce qu'il se passe ? Demandais-je
- mon oncle est arrivé à JundHill. Lâche-t-il
Mon visage dû s'assombrir, car Ron porta sa main à la mienne et m'accorda un sourire rassurant. Je hochais une fois la tête avant de reprendre :
- il est où ?
- il arrive vers la gare. Répond Ron en se mordant légèrement la lèvre inférieur.
Nous tombons dans un silence de mort, puis Lenni releva la tête, déterminé à remettre un peu de joie dans tout ça.
- on y va alors ? On profite des derniers moments ! Lança-t-il
Son ton enjoué peint un sourire sur nos visage las.
Il avait raison : profitons de nos derniers moment ensemble au lieu de nous morfondre dans notre tristesse.
Je me levais en première, me penchant en avant de façon à tirer les garçons que j'avais pris par la main. Ils se levèrent à leurs tour, tirés par mon poids penché en avant. Nous faisons demi-tour et marchons en direction de la gare, en parlant encore de tout et de rien.
La gare n'était pas vraiment loin, à quelques trois pâtés de maison de chez moi. JundHill était une comté assez grande, située au sud de l'état de l'Idaho, aux États-Unis. Quand on arrivait ici, on voyait un grand panneau qui était planté à la droite de la route. Un grand panneau peint en bleu, avec les mots écrit à la peinture jaune :
bienvenue à JundHill, Idaho.
776 712 habitants ( 2014 )
Il est vrai que le nombre d'habitant à dû changer depuis 2014, sans compter le nombre de décès de ces deux dernières semaines.
Nous débouchons sur la gare, un endroit assez grand. Aujourd'hui plus que jamais, les gens se pressaient autour des trains. J'étais absolument certaine que plus de la moitié d'entre eux partaient pour ne plus avoir à vivre chez eux, seuls, parce qu'ils n'ont plus de famille. Une voix retentissait dans la voie 14 où nous nous situons :" veuillez quitter les bords de la voie, le train n°34 à destination de Boise va fermer ses portes."
Nous nous écartons, et contournons la voie avant d'arriver au parking de la gare. Celle-ci était bondée de voitures en tout genre. Ron sortit son portable et y tapait quelques secondes dessus avant de le remettre dans sa poche. Il remonta son sac sur ses épaules. C'est à ce moment que je réalisais qu'il n'avait pas toutes ses affaires.
- tu n'as pas de valise ? Demandais-je inquiète
- je n'ai aucune envie de retourner chez moi, j'ai des affaires dans mon sac. Répond-t-il sans quitter le parking des yeux.
Il s'assit sur l'une des marches accédant au parking tout en continuant de le scruter. Je m'asseyais à ses côtés, savourant mes dernières minutes avec lui. Mes questions me démangeaient.
- Ron, je sais que tu n'aimes pas en parler, mais c'est important pour moi, c'est loin où tu vas ?
- c'est... À Sand Point. Lâche-t-il
Mon nez commençait à me piquer, signe que les larmes n'allaient pas tarder. Sand Point était à au moins mille kilomètres de JundHill, et cela ne faisait que diminuer l'espoir que j'avais de le revoir un jour.
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La dernière.
Science FictionEt si un jour, sans aucune raison, les filles du monde entier disparaissaient ? Et si un jour, l'humanité entière serait devenue entièrement vouée à la discontinuation de son existence ? « Je n'ai pas disparu » Beth, une jeune fille de 16 ans qui a...