Chapitre 7 - 1

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Alors que je suis sur le point de mener une conférence téléphonique avec le ministère de la culture pour les informer de mes pistes de réflexion sur le financement de la Villa ainsi que sur l'opportunité offerte par la banque de mes amis, une furie entre dans mon bureau. Je constate donc qu'Alvaro a retenu l'itinéraire.

« J'ai mal dormi cette nuit. Et en plus à mon réveil tu n'étais pas là ».

C'est vrai, je devais finir de préparer mon entretien du jour, et ce en compagnie de mon secrétaire général. Etant donné qu'il est en rendez-vous avec la municipalité de Rome, il me fallait anticiper. Tant pis pour ma nuit de sommeil, j'essaierai tant bien que mal de rattraper ce soir.

« J'en suis désolé, ma journée commençait tôt. Viens donc là ».

J'accueille donc mon mari entre mes bras pour qu'il essaie de se calmer. Il a eu la bonne idée de s'habiller au saut du lit et de ne pas traverser les locaux en tenue légère. Non pas que la vue me dérangerait, mais je n'ai ni envie qu'il soit vu ainsi ni envie de le partager. Et mon esprit comprend alors la raison de son agacement.

« Tu penses encore aux drogués d'hier, n'est-ce pas ?

— Qui sont des artistes, ici !

— A Rome, pas ici. Dans cette villa, je n'accepterais aucune drogue illicite.

— Oui, mais en-dehors de la villa. On ne sait pas ce qu'ils font.

— Alvaro, on ne contrôle pas les mœurs des artistes. Ils ont été recrutés pour des raisons spécifiques, avec le concours d'un jury de renom. Bientôt, je participerai à ces recrutements et leur vie privée ne m'intéressera pas davantage. J'ai l'impression que ... comment dire ... qu'il t'ait pris à partie te gêne ».

Il fait la moue, sans doute parce que j'ai touché un point sensible. Je vois déjà venir tout le déroulé de son raisonnement, mais autant le laisser faire.

« Pourquoi nous cibler, nous ? Pourquoi parler de ces sujets ? C'est intime. Rien ne le regarde. Et encore moins le reste de l'assemblée qui était présente.

— Tu ne me feras pas croire qu'il s'agit là de la seule raison de ton agacement.

— Non, c'est vrai... »

De nouveau, il rejoint mes bras et baisse sa garde.

« Il a raison, c'est difficile de s'engager. Je n'en ai jamais eu peur... »

Non, mais tu as encore à l'esprit ma vie passée. La manière dont j'ai vécu avant toi. Tu es complètement obnubilé par mes non-relations, par la liberté que j'avais. Comme si tu m'avais forcé à me marier. Je te connais suffisamment bien pour savoir que rien ne te fera changer d'avis immédiatement. Le seul moyen de te rassurer est simple. Il faut te serrer aussi puissamment que possible pour que tu arrives à sentir mon cœur battre, pour toi, naturellement.

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant