Chapitre 29 - 1

118 19 0
                                    

Je réalise donc tout ce que signifie cette bataille de chiffres. Alvaro Preston, mon mari que j'aime plus que tout au monde, a convaincu, grâce à la force de son travail et à son talent, une série de financeurs ainsi que le plus grand cabinet d'architectes du monde. Son nom sera désormais accolé à celui de leur fondateur.

Il ne faut pas se voiler la face. Je sais très bien que le cabinet avait besoin de fonds ainsi que d'une importante relance marketing. Alvaro est arrivé au moment opportun. Savoir saisir les opportunités est assurément une qualité qui le caractérise.

« Je te remercie encore une fois le plus sincèrement du monde ».

Je me retourne et le voit, debout, dans mon bureau.

« Je n'ai fait que mon devoir de mari dévoué.

— Je n'irai pas jusqu'à utiliser le concept de dévotion pour te caractériser, et tu n'étais obligé à rien.

— Après tout ce qui s'est passé ?

— Tu n'es pas responsable de la folie humaine.

— Je ne pensais pas qu'à elle, mais aussi à notre passé.

— Tout le monde a été remis à sa place. Elle le sera aussi très bientôt ».

Il faut dire que les services des différents ministères ont été efficaces. Tout le monde était sur le pont pour qu'elle soit démise de ses fonctions. Menacer un autre fonctionnaire de l'Etat est sans doute l'une des fautes les plus graves, l'esprit de corps étant particulièrement fort dans l'idéal administratif.

Quant à nos autres ennuis locaux, et notamment le ministère italien, tout le monde se tient aux gardes à vous depuis l'intervention des services d'Hélène. Je suis même convaincu que nous pourrons de nouveau travailler ensemble.

« Je me demandais... Penses-tu que tu devras vivre à l'étranger une partie du mois ?

— J'espère que c'est une plaisanterie ?

— Pourquoi serait-il si surprenant que le nouvel associé soit amené à être au sein de leur siège social ?

— Parce que j'ai négocié qu'un bureau soit ouvert à Rome et, évidemment, que j'en sois à sa tête.

— Et tu osais ne rien me dire ?!

— Pourquoi crois-tu que je sois dans ce bureau, de si bon matin ? ».

Je quitte donc ma chaise et m'empresse de serrer, aussi fort que possible, l'homme que j'aime tout contre moi. Il ne me quittera pas. Et je ne peux que m'en réjouir. J'étais prêt à le partager avec San Francisco. Renoncer à cette possibilité est une satisfaction sans limites.

Je l'observe. Qu'il est beau.

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant