Chapitre 17 - 2

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Il était avec moi mais il appelait en permanence sa petite-amie. Une petite-amie dont il n'avait que faire, parce qu'elle était trompée par toutes les filles qui succombaient à son charme. C'est faux. Par toutes les filles qui ne demandaient qu'à être dans ses bras. Peu importe si elles n'étaient qu'une passade.

J'étais le seul à l'avoir réellement pour moi. Il venait chez moi, j'allais chez lui, chez son père comme chez sa mère. Tous m'aimaient, même si sa sœur n'appréciait que peu de voir son lien fraternel peu à peu sacrifié pour notre amitié. Elle me détestait tout autant que je la haïssais de l'avoir eu à ses côtés pendant tant d'années.

Moi je ne l'avais que depuis quelques semaines mais je savais déjà tout. Je savais qui il était. J'avais tout vu en lui. Tout saisi. Il ne faisait rien pour le cacher. Il était le garçon déchiré par le divorce de ses parents. Il avait tout perdu quand sa famille s'est brisée. Il ne restait que des morceaux de lui.

Il avait accumulé les erreurs. Il avait si souvent redoublé. Pourtant, il était là, devant moi, inconscient de tout ce qui pouvait se passer. Je m'étais investi d'une mission. Je devais le sortir de tout cela. Je devais absolument faire plus qu'attendre. Il avait besoin de moi. J'ai répondu présent en me sacrifiant.

Combien de fois. Je l'ignore. Mais je sais que je me suis sacrifié. J'ai tout accepté. Tout se passait sous mes yeux, comme si je n'étais que spectateur. C'est faux, j'étais acteur de sa résurrection. C'est à moi qu'il a pris toute sa force. C'est grâce à moi qu'il est aujourd'hui arrivé si loin, si fort.

Il le sait. Il ne l'a jamais négligé. Ses je t'aime étaient une torture. Je ne savais pas quelle était la force de l'amour que je ressentais pour lui. Je savais simplement que je pouvais à chaque instant exploser. Ou plutôt imploser. Tout tournait autour de lui et de lui seul. Jusqu'au jour où je n'ai plus supporté.

Inhumain. La situation était devenue intolérable. Nous venions de passer ensemble un week-end tout à fait merveilleux. Juste lui et moi. Ensemble, seuls. Sans que jamais personne ne vienne troubler ces moments. La pression était si forte que j'ai cru perdre pied. Mais j'ai tenu. J'ai tenu jusqu'au dernier moment.

C'est une fois endormi sur mon épaule que j'ai lâché prise. Son corps, sa chaleur, tout reposait sur moi. Concrètement, comme une métaphore de la relation que nous avions. Je lui avais offert ma vie sur un plateau et pourtant rien n'a réussi à attirer son attention. J'aurais pu le tuer pour ça.

Une fois parti, j'ai craqué.

Disparais de ma vie. Je l'ai rayé de mon existence à ce moment-là.

Je l'ai détesté. Je le déteste encore.

Mais il est parti grâce aux coups de feu.

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant