Après une journée plutôt amusante et une soirée ô combien plaisante, il est grand temps de m'occuper de ma principale préoccupation. Je ne parviens pas à me faire à l'idée que l'on s'en prenne à mon couple, à mon homme. Je déjeune avec Samuel ce midi, au restaurant de notre hôtel.
Son entrée est plutôt discrète, comme à son habitude. En revanche, je ne m'attendais pas qu'il soit si tactile et me prenne dans ses bras à peine arrivé à ma hauteur :
« Je vous ai connu plus rigide, Samuel.
— Et si nous nous tutoyons. Je n'oublie pas tout ce que vous ... tu ... avez fait pour moi.
— Pourquoi pas. Merci d'avoir accepté de t'occuper de mon affaire aussi rapidement.
— C'est on ne peut plus logique, pour cette raison.
— Installons-nous et parlons-en ».
Nous commandons tous les deux une salade Caesar, reconnue pour sa fraîcheur ainsi que pour sa taille. J'insiste également pour qu'il prenne un cocktail, en vain :
« C'est un vieil héritage.
— Je n'ai pas osé y faire allusion.
— J'ai tourné la page.
— Et tu parviens à demeurer à flots ?
— Depuis que tu m'as introduit dans un si vaste réseau que je n'en vois aucune limite, oui. J'ai découvert que Paris était une petite ville, finalement.
— Ce qui t'a permis de recruter, donc.
— Exactement. Aurélien. Comment l'as-tu trouvé lors de votre premier rendez-vous ?
— Très pro. Sincèrement.
— C'est un débutant, sans grande expérience, ni études spécifiques qui lui permettraient de pallier ce manque. Mais il a un cerveau hors normes, une sorte de capacité naturelle à la compréhension des enjeux, à l'empathie. Il sait ce qui compte pour nos clients.
— Il m'a pourtant parlé d'une possible entrée en école d'avocats, j'ai peut-être mal compris ?
— Tu as raison. Je reformule. Il a fait du droit des affaires, essentiellement. Mais la plupart du temps, les enquêtes menées sont de l'ordre du civil voire du pénal. Les entreprises n'osent pas faire appel à nous. Ce que je comprends aisément.
— Il a les qualités nécessaires pour être un bon avocat, je pense.
— Il faut dire que tu en as fréquentés, à Sciences Po.
— Ne me parle pas de cette école ! rigolai-je.
— J'ai su pour hier, un étudiant travaille parfois pour moi. Joli coup d'éclat.
— C'est ce qu'il t'a dit ?
— Non, il m'a dit que tu avais foutu le bordel. Mais je n'osais pas te le dire ainsi.
— Tant mieux, je ne demande que ça.
— Tu as des souhaits politiques, peut-être ?
— Alors que j'ai été nommé à la Villa il y a quelques mois ? Hors de questions. Laisse-moi respirer un peu.
— Ainsi qu'Alvaro ».
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Pour Les Medicis (B&B)
General FictionEliot Preston vient d'être nommé directeur de la prestigieuse Villa Medicis. Son compagnon, Alvaro, plus discret, moins explicite que lui, n'en reste pas moins son plus fidèle allié et soutien. Ensemble, ils débutent une nouvelle vie romaine, après...