Chapitre 20 - 2

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Après une journée plutôt amusante et une soirée ô combien plaisante, il est grand temps de m'occuper de ma principale préoccupation. Je ne parviens pas à me faire à l'idée que l'on s'en prenne à mon couple, à mon homme. Je déjeune avec Samuel ce midi, au restaurant de notre hôtel.

Son entrée est plutôt discrète, comme à son habitude. En revanche, je ne m'attendais pas qu'il soit si tactile et me prenne dans ses bras à peine arrivé à ma hauteur :

« Je vous ai connu plus rigide, Samuel.

— Et si nous nous tutoyons. Je n'oublie pas tout ce que vous ... tu ... avez fait pour moi.

— Pourquoi pas. Merci d'avoir accepté de t'occuper de mon affaire aussi rapidement.

— C'est on ne peut plus logique, pour cette raison.

— Installons-nous et parlons-en ».

Nous commandons tous les deux une salade Caesar, reconnue pour sa fraîcheur ainsi que pour sa taille. J'insiste également pour qu'il prenne un cocktail, en vain :

« C'est un vieil héritage.

— Je n'ai pas osé y faire allusion.

— J'ai tourné la page.

— Et tu parviens à demeurer à flots ?

— Depuis que tu m'as introduit dans un si vaste réseau que je n'en vois aucune limite, oui. J'ai découvert que Paris était une petite ville, finalement.

— Ce qui t'a permis de recruter, donc.

— Exactement. Aurélien. Comment l'as-tu trouvé lors de votre premier rendez-vous ?

— Très pro. Sincèrement.

— C'est un débutant, sans grande expérience, ni études spécifiques qui lui permettraient de pallier ce manque. Mais il a un cerveau hors normes, une sorte de capacité naturelle à la compréhension des enjeux, à l'empathie. Il sait ce qui compte pour nos clients.

— Il m'a pourtant parlé d'une possible entrée en école d'avocats, j'ai peut-être mal compris ?

— Tu as raison. Je reformule. Il a fait du droit des affaires, essentiellement. Mais la plupart du temps, les enquêtes menées sont de l'ordre du civil voire du pénal. Les entreprises n'osent pas faire appel à nous. Ce que je comprends aisément.

— Il a les qualités nécessaires pour être un bon avocat, je pense.

— Il faut dire que tu en as fréquentés, à Sciences Po.

— Ne me parle pas de cette école ! rigolai-je.

— J'ai su pour hier, un étudiant travaille parfois pour moi. Joli coup d'éclat.

— C'est ce qu'il t'a dit ?

— Non, il m'a dit que tu avais foutu le bordel. Mais je n'osais pas te le dire ainsi.

— Tant mieux, je ne demande que ça.

— Tu as des souhaits politiques, peut-être ?

— Alors que j'ai été nommé à la Villa il y a quelques mois ? Hors de questions. Laisse-moi respirer un peu.

— Ainsi qu'Alvaro ».

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant