Chapitre 26 - 2

116 18 6
                                    

J'interroge Alvaro sur les pratiques de l'hôtel et il semble tout aussi surpris que moi :

« J'imagine qu'ils nous présentent leurs plus beaux atouts.

— Puis-je en faire de même ? demande Aurélien, sorti de son mutisme.

— Excuse-moi mais, cette fois-ci, tu es responsable de la situation ! ».

Et mon mari et moi éclatons de rire. Notre interlocuteur réalise et se confond en excuses. Il ne fait rien de mal, nous sommes simplement taquins et disposés à plaisanter étant donné qu'une partie de nos problèmes commence à s'éteindre.

« Explique-nous, nous sommes à ton écoute.

— C'est assez simple. Nous avons remonté la piste jusqu'au dernier détour et...

— Les preuves sont légales ?

— Évidemment, puisque c'est le journal lui-même qui nous a confirmé l'identité de leur interlocuteur.

— Parce que vous leur avez fait comprendre que vous saviez...

— Tout à fait, ce qui les a soulagés du secret professionnel et de la protection des sources.

— Je compte bien l'exploiter auprès des juges français.

— Vous pouvez. Une copie du dossier est pour vous et je compte vous envoyer dès tout à l'heure l'ensemble des preuves.

— Nous n'intenterons rien nous-mêmes, je laisserai le Ministère agir.

— Ce sont des tracas en moins, vous avez raison.

— C'est donc toi, Aurélien, qui a finalisé le dossier ? se permet Alvaro qui était en retrait jusqu'à présent.

— Exactement, Monsieur. Le journal m'a signé une déclaration sur l'honneur et c'est ainsi que j'ai pensé que nous avions terminé.

— Je suis heureux, Alvaro, que nous soyons dans ce restaurant gastronomique grâce à toi. Aurélien mérite d'être ardemment remercié.

— Je suis salarié de l'entreprise et nous sommes payés, je ne...

— Samuel et l'agence sont rémunérés. J'ignore tout de ton salaire, mais il sera toujours insuffisant en comparaison de notre reconnaissance.

— Merci à vous deux de me considérer ainsi ».

Son sourire semble gâché par un petit secret. Alvaro, bien moins précautionneux que moi sur ce point, n'hésite pas :

« Pourquoi ne le ferions-nous pas ?

— Être un futur élève-avocat est souvent un handicap dans les relations avec les clients. Je suis trop jeune, trop inexpérimenté. Ils ne s'adressent en général qu'à Samuel.

— C'est une erreur. Et je saurai lui dire combien tu as été professionnel ici, à Rome.

— Je peux me permettre une confidence, maintenant que je vous ai confié que...

— Bien évidemment.

— C'est difficile d'être si loin de la France, seul. Le soir, dans l'hôtel, j'ai tendance à m'ennuyer et... ».

Cette image me met les larmes aux yeux.

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant