Chapitre 6 - 2

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Le soleil se reflète dans la Villa. Nous descendons ensemble les différentes marches qui nous séparent de la sortie. L'occasion, aussi, de parcourir quelques pièces décorées avec goût. Alvaro ne manque pas de me le faire remarquer, et souligne combien il est heureux de résider ici.

L'entendre se réjouir n'est pas anodin pour moi. J'y pense souvent. Il m'a suivi, quitte à tout abandonner. Notre couple a été ... fort, tout simplement. Lorsque nous en parlons, il me rappelle, à juste titre, qu'il a été mon premier soutien lorsqu'il s'est agi de candidater. S'il craignait mon départ et ne se sentait pas capable de partir, il m'aurait fait part de ses réserves dès le début.

Sa main se loge dans le creux de mon flanc et ne le quitte pas. Nous arrivons dans la rue et mon regard se tourne vers lui. Il comprend immédiatement et est sur le point de la retirer. Pourtant, je n'en ai pas envie. Un bonsoir nous surprend.

« Bonsoir Messieurs Preston.

— Riccardo ! Vous êtes de garde cette nuit ? Merci pour ce que vous faites.

— Je vous en prie, je m'estime heureux. Assurer la sécurité d'un aussi beau lieu, c'est aussi la promesse de tous les jours profiter d'une vue incroyable sur Rome.

— J'ai une question à vous poser. Rome est-elle une ville que l'on qualifierait de gay-friendly ? J'entends par là qu'afficher que nous sommes un couple ne poserait aucun problème.

— Le frère de ma copine est homosexuel et il se méfie de certains quartiers, pour être honnête avec vous. Le centre-ville reste une capitale européenne... Par exemple, je sais qu'ils sont tous les deux au Gay Village, ce soir.

— Le Gay Village ? interroge Alvaro.

— Chaque été, les principaux lieux LGBT de la ville ferment pour se retrouver en un lieu unique, au sud. L'atmosphère y est très festive et plutôt agréable.

— Vous semblez bien connaître ? continue mon taquin de mari.

— Oui ! C'est un événement totalement ouvert et je les y accompagne parfois.

— Merci de ces conseils, Riccardo. Prenez soin de vous pour cette nuit.

— A tout à l'heure pour votre retour ! »

Nous lui sourions et nous engouffrons dans un taxi. Je suis admiratif de ces personnes, au sens du sacrifice si puissant qu'elles se sont engagées pour protéger les autres. C'est important, à mes yeux, d'être proche de Riccardo, de ses collègues. Je suis heureux qu'il nous ait parlé de lui, ou du moins de sa compagne.

Appliquant les conseils du militaire, Alvaro attend que les portes soient fermées et que la vitre teintée ne soit parfaitement en place pour poser sa main sur ma hanche. Je ne peux m'empêcher de détailler cette main, juvénile et pourtant capable des plus incroyables dessins. Il y a ces cheveux dans lesquels j'ai envie de laisser filer mes doigts.

Ce sourire aussi, rempli d'affection et d'amour, tandis que ses yeux malicieux laissent transparaître une profondeur d'âme que peu sont capables de percevoir chez lui. C'est un homme remarquable, parce qu'émane de lui une complexité qui me séduit, m'attire, me bouleverse. J'avais besoin d'un tel homme.

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant