Chapitre 2 - 2

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Nous laissons peu à peu les invités partir avant de saluer nos hôtes. Dans quelques temps, sans que nous n'ayons encore défini exactement les différents calendriers, nous pourrons emménager dans les logements de fonction mis à notre disposition. Quelques 380 m², dont plus de la moitié privatifs, nous attendront.

Pour l'instant, un hôtel charmant, à quelques pas de la Villa, nous a été proposé. Une suite d'une grande qualité, nous permettant de conserver une forme d'indépendance. Mais Alvaro n'a guère envie de rentrer pour l'instant, je le sais.

« Tu n'as quasiment pas bu et je ne t'ai vu que picorer. Tu as de nouveau des douleurs ? »

Dans sa grande prévenance, il me rappelle malheureusement les légers troubles, chroniques, que je peux connaître. La tension, l'anxiété, la peur même, toutes trois ont habituellement des effets néfastes sur mon estomac et sur ma capacité à manger. Depuis notre arrivée en Italie, il n'en est rien.

« Pas du tout, je pense que j'étais simplement concentré sur ce que je vivais. Sur toi aussi. Comment sais-tu que je n'ai pas profité du cocktail ?

— Parce que tu étais accroché à mon bras et qu'il m'était donc impossible d'aller en autonomie jusqu'aux tables dédiées ? »

Son ironie est immédiatement compensée par un baiser déposé sur ma peau encore brûlante. Je ne parviens pas à faire redescendre ma température corporelle alors que les nuits romaines sont aussi chaudes que les journées.

« Je pensais donc que nous pourrions nous balader sur la place en contrebas et nous trouver un restaurant, qu'en dis-tu ? »

Plus de six ans que je connais cet homme, quelques temps que nous sommes mariés.

« Il faisait aussi chaud que lors de nos noces.

— C'est censé constituer une réponse ? me sourit-il.

— Je te suis avec plaisir.

— Parfait. J'avais déjà réservé. Et tu as raison. Quand tu es arrivé dans les jardins, quelques images me sont revenues à l'esprit ».

Il faut dire que la comparaison serait troublante. Nous avions en effet des costumes similaires et la plupart des festivités s'étaient déroulées dans des espaces verdoyants.

« Au fond, dans tout ce tumulte, il y a une forme de renouvellement de vœux » lui dis-je sans le regarder.

Derrière cette phrase anodine, de nombreuses pensées se dissimulent. Je me dois de le remercier pour tous ses sacrifices.

« Je te laisserai développer tout cela autour du verre de blanc que je t'ai promis. Après tout, c'est toi désormais l'artiste » plaisante-t-il.

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant