Dans le bureau du directeur des affaires culturelles du ministère, avant le déjeuner
« Toutes mes excuses pour mes quelques minutes de retard, le taxi a eu des difficultés pour parvenir jusqu'à vous.
— Ne vous inquiétez pas Monsieur Preston, j'ai pu terminer quelques emails en retard.
— Je vous remercie de votre proposition de rendez-vous. Je me réjouis que nous puissions développer les relations entretenues entre nos deux pays.
— Vous n'êtes pas ambassadeur, et moi non plus.
— Je vous demande pardon ? »
Je suis très surpris du ton soudainement cassant et si désagréable de mon interlocuteur.
« Vous n'êtes que le directeur de la Villa Medicis, c'est-à-dire une institution culturelle parmi tant d'autres. Quant à moi je suis certes à la tête d'une administration centrale, mais je n'ai pas de prétentions par ailleurs.
— Pouvez-vous m'expliquer et être plus clair sur vos intentions ? »
Ma phrase, plutôt calme, est compensée par le poing que je viens de taper sur son bureau.
« Je trouve que vous avez de nombreuses prétentions pour un nouveau directeur.
— A quoi faites-vous allusion ?
— A tout. On vous voit déjà dans les journaux, français comme italiens.
— Ne soyez pas jaloux, votre tour viendra.
— Je ne le suis pas.
— Cessez les enfantillages et expliquez-moi les raisons réelles de notre rencontre.
— Les raisons réelles ? Encore une fois, Monsieur Preston, cessez de vous donner autant d'importance ».
Je récupère mon dossier, le glisse dans mon sac et me lève.
« Si vous n'avez aucun sujet à aborder avec moi, il est préférable que je vous quitte. Je ne suis pas venu ici pour entendre des balivernes de la part d'un homme visiblement frustré que son gouvernement préfère financier des bêtises populistes que s'intéresser à la culture et au développement des arts ».
Je balance ma chaise en avant et à peine ai-je la main sur la poignée que son ricanement se fait entendre.
« Décidément, que ce soit votre mari ou vous, voici une habitude bien française. Toujours à provoquer des scandales et des esclandres ».
Je fais volte-face. Hors de question qu'Alvaro soit impliqué dans cette conversation.
« Retirez immédiatement la mention de mon mari. Immédiatement ».
VOUS LISEZ
Pour Les Medicis (B&B)
General FictionEliot Preston vient d'être nommé directeur de la prestigieuse Villa Medicis. Son compagnon, Alvaro, plus discret, moins explicite que lui, n'en reste pas moins son plus fidèle allié et soutien. Ensemble, ils débutent une nouvelle vie romaine, après...