Chapitre 27 - 3

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L'avantage de ce restaurant est aussi qu'il propose un espace lounge dans lequel nous détendre. Une fois le plat terminé, nous nous déplaçons au bar et nous installons pendant que quelques groupes dansent.

Alvaro me regarde et me lance, avide :

« Viens danser, je t'en prie ».

La musique est psychédélique. Mais l'alcool retire la petite part timide qu'il reste en moi. Ses mains sur mes hanches, il dépose les miennes sur son flanc et se laisse entraîner. Les seuls flashs qui crépitent sont ceux des projecteurs qui créent une lumière stroboscopique. Je vois donc, au loin, Aurélien qui nous observe, les yeux complètement étoilés.

« Va le chercher.

— Qui ?

— Aurélien.

— Tu es sûr ?

— On ne risque rien.

— Je ne veux pas qu'il pense qu'il s'agit d'une invitation perverse.

— Il a besoin d'avoir des amis, pas des amants.

— Tu as raison ».

Alvaro se rapproche de lui et lui parle à l'oreille. Il se décale sur le côté, comme choqué et gêné de la proposition. Mon mari n'hésite donc pas à le tirer par sa veste. Nous voici tous trois désormais en train de tenter de suivre le rythme infernal qui passe par nos oreilles.

Alvaro garde toujours sa méfiance en tête et reste proche de moi, une de ses mains étant à tout moment posée sur mon corps. Aurélien n'y prête pas attention et profite simplement de ce moment d'égarement pour se détendre. C'est exactement ce que je souhaitais après ses confidences.

Nous regagnons quelques instants la table pour boire un verre d'eau. A mon tour, je me révèle possessif et enroule mes bras autour d'Alvaro pour l'embrasser. Sans doute avec un peu trop d'ardeur pour un lieu public. Sa main caresse mon cou pendant que je ne cherche rien d'autre que sa langue.

J'oublie tout le monde, j'oublie Aurélien, j'oublie Hélène, j'oublie mon corbeau, j'oublie Samuel. Je profite de mon mari.

Si je le pouvais, je l'épouserais une nouvelle fois. Nous quittons notre acte charnel pour finalement reconnecter avec l'univers, en partie constitué d'Aurélien.

« Désolé pour ce moment sans doute un peu trop intime.

— Je n'ai rien osé regarder, ne vous inquiétez pas.

— Tu es un piètre menteur, Aurélien ».

Nous sortons sans même envisager une douceur.

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant