Chapitre 13 - 3

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... Et Summoning of the Muse.

Il n'a pas fallu longtemps à l'équipe pour retrouver nos pensionnaires. Je pense leur avoir offert une transition en or. Tant mieux. Pendant ce temps, je respire et évite de penser aux prochaines questions qui pourraient m'être posées. Mon secrétaire général s'approche avec un grand sourire :

« Votre début d'entretien est extraordinaire. Croyez-moi, de mémoire, je n'ai jamais vu une telle réussite.

— Pourquoi tant de flatteries ? lui souris-je.

— Je ne vous flatte pas. J'aurais aimé pouvoir répondre avec tant de légèreté par le passé. Vous leur donnez suffisamment de détails pour être tranquille sans pour autant être évasif ou à l'inverse trop indiscret.

— Reste le plus important.

— A quoi pensez-vous ?

— Toutes les questions qui vont porter sur ma politique ici.

— Vous avez été auditionnés par des dizaines de personnes, je n'oserais croire que vous craigniez un journaliste !

— Il a raison, ne me fais pas croire que tu as déjà oublié tous nos entraînements ! »

Il ne manquait plus que lui. Non, je n'ai pas omis les heures entières qu'Alvaro m'imposait pour être au point. Au fond, ses questions étaient plus ténues que celles de mes interlocuteurs !

« Qui m'ont traumatisé ! »

Il sourit vivement et m'embrasse, sous le regard gêné mais indiscret – envieux ? – du secrétaire des lieux. L'équipe revient tandis qu'Alvaro est toujours à mes côtés.

« Je vous présente Alvaro, mon mari, dont j'ai dit quelques mots tout à l'heure.

— Oui, tout à fait. Voudrez-vous être sur les photos ? l'interroge le journaliste.

— Non, non, du tout,

— Dommage, j'avais une idée qui aurait été sublime en couverture » insiste-t-il.

Curieux, nous l'interrogeons et découvrons qu'ils avaient imaginé un portrait pour lequel je serai devant la fontaine tandis qu'Alvaro aurait été plus loin, proche de la terrasse. Il ne serait reconnaissable que par nos plus proches amis, mais il aurait été là. L'idée est plutôt séduisante.

D'ailleurs, je constate à son regard qu'il meurt d'impatience d'accepter. Je lui brûle donc la politesse et le fais pour lui. Nous terminons d'abord l'entretien par des questions assez classiques sur le fonctionnement de la Villa. Il aura tenté en vain de me faire critiquer mon ministère de tutelle. Je reste fidèle à ma neutralité politique.

Je me réjouis en revanche de la photo qui est sur le point d'être prise. Surtout de la seconde. Alors que je souhaitais interpeller Alvaro, on m'y voit de tourné vers lui, la main orientée dans sa direction, avec un sourire qui ne peut que révéler l'amour que j'ai pour lui.

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant