Calmé, Aurélien décachette l'enveloppe et prend soin de la feuille doublement signée. Nous avons décrit son sérieux, sa discrétion, sa dévotion ainsi que ses qualités humaines. Nous n'avons pas été avares de compliments.
Les larmes aux yeux, le futur avocat nous regarde et n'hésite pas une seconde pour venir se jeter dans nos bras. Nous savions qu'une telle attention lui ferait plaisir mais je ne pensais pas qu'il en serait si ému et si touché.
« Vous êtes en train de devenir de précieux amis pour moi... Je veux que vous le sachiez... »
Évidemment, entendre ces mots, ces phrases... Comment ne pas succomber... Mes bras entourent le corps soudainement si fin et si faible d'Aurélien. Sa fragilité me touche infiniment.
« Tu ne dois pas oublier, Aurélien, que nous ne sommes plus les clients de ton agence. Et même si tu as été payé pour travailler dans notre intérêt, nous te sommes reconnaissants pour tout ce que tu as fait, tout ce que tu as négligé pour nous.
— Si tu as besoin de nous à l'avenir, si tu es en difficulté, nous serons là.
— Ainsi que si tout va bien. Tu fais partie de ces personnes qui, en quelques rencontres, obligent à tisser des liens forts, vifs. Je pense pouvoir dire pour Alvaro aussi que nous serions heureux d'être à tes côtés ».
Nos mots ne font qu'accentuer un peu plus l'émotion, sincère et touchante, de ce jeune homme. Il traverse une période ô combien complexe. Je ne sais pas si elle ressemble à celle que j'ai moi-même vécue. Toujours est-il que je ferai tout ce que je peux pour qu'il en sorte indemne voire grandi.
J'abandonne Alvaro et Aurélien pour me tourner vers la terrasse de la Villa. J'ai une soudaine envie d'observer Rome. De retrouver une sérénité que je ne connaissais plus depuis des jours, des mois, voire des années. Le soleil se retrouve immédiatement au cœur de ma rétine et je suis contraint de mettre mes lunettes de soleil.
Quelles épreuves. Quelles rencontres. Si j'avais imaginé.
Je jette un œil aux deux hommes assis au cœur du jardin. Ils discutent tandis que le plus jeune semble retrouver le sourire.
Et il y a cet homme-là. Celui qui est avec moi depuis des années. Celui-là même qui a supporté, enduré, tout initié. Je n'arrive plus à imaginer un jour, une nuit sans lui. Je ne comprends même pas qu'il m'ait été possible de vivre sans lui.
Je suis tombé amoureux d'un homme qui a construit des fondations si solides au cœur de mon âme que rien ne pourrait les faire vaciller. Il porte en même temps hautes les couleurs de notre amour et de notre relation. Rien ne l'ébranle, rien ne vient faire plier sa droiture.
Je lui serai infiniment reconnaissant toute ma vie. Et j'espère que son rêve sera à la hauteur de son investissement.
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Pour Les Medicis (B&B)
General FictionEliot Preston vient d'être nommé directeur de la prestigieuse Villa Medicis. Son compagnon, Alvaro, plus discret, moins explicite que lui, n'en reste pas moins son plus fidèle allié et soutien. Ensemble, ils débutent une nouvelle vie romaine, après...