Chapitre 14 - 3

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Ne rien laisser passer. J'appelle un taxi et me rends immédiatement à la direction des affaires culturelles. L'accueil me reconnaît et me laisse tranquille. Il n'en est pas de même avec le secrétariat du directeur. Tant pis pour sa conférence téléphonique, j'entre en trombes dans le bureau.

« Comment avez-vous pu oser ? Nous n'avons aucun ordre, aucune intimidation à recevoir de votre part ! »

Il me regarde, figé. Il raccroche son téléphone. Son air supérieur a disparu.

« Eliot, pourquoi êtes-vous là ?

— Ne faites pas l'innocent ! C'était un guet-apens !

— Je ne comprends pas. J'ai reçu le message la dernière fois.

— Quel message ?! »

Il tourne son ordinateur vers moi après avoir cherché un email pendant quelques secondes. Un email signé par Hélène.

Je suis extrêmement déçue de votre comportement. Nous avions jusqu'ici de belles relations. Si la Villa Medicis n'est plus votre centre d'intérêt, je l'entends. Mais soyez prudent avec le traitement réservé à notre nouveau directeur. Je saurai me souvenir de chacune de vos actions à l'avenir.

« Vous voyez ! Vous m'accusez et je ne sais même pas pourquoi !

— Tapez Alvaro Preston ».

Je le crois. Il y a dans son regard une réelle inquiétude. Je ne sais pas à quoi Hélène fait allusion dans son message, mais j'imagine qu'elle est bien vue du ministère local.

« Quoi ? Non ! Je n'y suis pour rien ! Ne me mettez pas ça sur le dos !

— Pourtant, cela ressemble très clairement à vos méthodes. Intimider par la réputation ».

Il regarde les photos et souris faiblement.

« Non, non ! On voit bien que c'est une question d'angle. Je ne suis pas un amateur ».

C'est tout à fait exact. Nul n'a touché Alvaro et Ricardo n'a été en contact avec moi que quelques microsecondes. Qu'il s'en rende compte me le confirme, je dois abandonner cette piste.

« Dans ce cas, il va falloir m'aider à trouver les sources de ce torchon.

— Je ne connais pas ce site, Eliot. Croyez-moi.

— Je n'ai aucune raison de le faire.

— Parce que j'ai compris que vous n'étiez pas un parachuté. Et que vous étiez soutenu. J'ai assez de problèmes ici pour ne pas ajouter des relations tendues avec Paris.

— Correct ».

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant