Chapitre 30 - 3

362 19 6
                                    

Le déjeuner terminé, je rejoins Alvaro à son bureau pour pouvoir saluer les collaborateurs qui me sont le plus familiers. Nous sommes souvent amenés à nous rencontrer quand les événements de Spencer & Preston sont publics. Sans compter que je porte moi aussi le nom de l'entreprise...

« J'ignorais que tu nous rendrais visite aujourd'hui ! »

La voix d'Aurélien fait fi de la distance qui nous sépare et ses mots sont sans doute entendus par l'ensemble des personnes présentes au rez-de-chaussée. Il ne lui faut que quelques secondes pour se précipiter vers moi et pour que ses bras viennent se saisir de mon dos.

« J'aime te faire des surprises, bien que nous soyons voisins.

— Je n'ai heureusement pas les mêmes horaires que le patron du cabinet...

— Je ne te le souhaite pas ! plaisante Alvaro. Même si je sais que je suis parfois quelque peu exigeant avec toi... ».

Alvaro a eu l'excellente idée de recruter Aurélien dès qu'il l'a pu, une fois ses premières expériences passées et son diplôme d'avocat obtenu. Le temps de réflexion du jeune professionnel n'a duré que quelques secondes, le temps de vérifier la position de Toronto au cœur du Canada.

« Ce soir, tu viendras dîner avec nous. Ou plutôt devrai-je dire chez nous, lance Alvaro. Je me suis promis de partir tôt et je pourrai potentiellement récupérer dans un de nos restaurants favoris quelques plats.

— J'ai craint que tu ne cuisines ! » me moquai-je.

Passer du temps avec Aurélien est une activité ô combien nécessaire désormais. Je ne saurais dire quelle place il occupe dans nos vies. L'essentiel est que ces vies nous rendent heureux. Je pense pouvoir affirmer que nous avons atteint une forme d'équilibre, de stabilité. Alors, pour rien au monde, je ne les sacrifierais.

Me constatant encore une fois distrait, les deux hommes s'approchent de moi et n'hésitent pas à m'embrasser – quitte à se rapprocher dangereusement de mes lèvres – et à se reposer sur mes épaules. Un souffle de satisfaction attire leur attention, sans pour autant qu'ils ne puissent comprendre combien j'aime être au cœur de l'œil de ce cyclone fantastique.

Avant que les arbres ne soient contagieux

Et que sous le marbre s'éteignent tes yeux

Avant qu'aujourd'hui nous déprime

Avant que l'avenir nous décime

Aimons-nous

Sans cet orgueil qui rend fous

Même les plus doux d'entre nous

Aimons-nous

Pour les printemps devant nous

Pour les enfants après nous

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant