Chapitre 30 - 2

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Rien n'aurait pu me retenir à Paris, à Rome, ou ailleurs. Dès lors que m'était donnée la possibilité de rejoindre Alvaro, je ne pouvais que la saisir. La diplomatie m'a été proposée à de maintes reprises, jusqu'à la prestigieuse fonction d'ambassadeur. Malgré notre passé, malgré les rumeurs infondées, tout m'a été proposé.

J'ai dressé les cordes du temps

Et marché sur d'autres planètes

Je suis allée au bout du vent

Mais c'est ici que tout s'arrête

J'ai fait cent fois l'tour de la Terre

Goûté l'eau de toutes les fontaines

Touché le cœur de la lumière

Sans jamais rien qui me retienne

Mais comment accepter. Comment imaginer être loin de lui, de celui qui rabat ses mèches rebelles avec autant d'élégance. Il ne m'a pas laissé le choix, il s'est imposé à moi dès le premier jour. Et quelle place occupe-t-il depuis. Bien sûr, nos obligations respectives nous occupent. Les siennes sont d'ailleurs plus élevées que les miennes.

Nous composons, nous vivons avec. Nous savons nos chances. Nous ne les gâchons pas. Alors, dans les moments tels que ceux-là, au restaurant, j'aimerais juste que mon cerveau me laisse un peu plus tranquille. Hélas, je ne peux pas l'obliger à s'arrêter, à se calmer. Je pense. Juste ce qu'il faut pour qu'il soit au cœur de mes pensées.

« As-tu vu la dernière nouvelle ? Nous allons nous occuper de nouveaux projets dans la région. Le bureau va probablement recruter une cinquantaine de nouveaux collaborateurs.

— Dont la moitié que je compte bien garder à l'œil.

— Comme si tu devais t'inquiéter de quoi que ce soit.

— Que veux-tu, je suis possessif. Je protège ce qui est à moi.

— T'entendre le dire me fait frissonner, de plaisir ».

Cette petite jalousie est nouvelle, je l'avoue. Depuis qu'il est sur les devants de la scène, je n'ose imaginer combien Alvaro doit être observé, scruté, désiré même. L'idée est installée dans mon cerveau mais davantage comme une émulation pour être encore plus présent pour lui qu'en tant que menace.

Il n'a de cesse de s'en amuser, et de me rassurer. Ses yeux sont toujours posés sur les mêmes épaules. Ils ne regardent que dans une seule direction. Après tout, il n'y a qu'une place dans laquelle il se sent vivant.

Où que je sois, jusqu'où j'irai

Y a les traces de tes pas

J'voudrais te dire que j'ai jamais

J'ai jamais, jamais, jamais vu plus loin que toi

J'ai jamais, jamais, jamais vu plus loin que toi

Pour Les Medicis (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant