Ce fut la dame au vautour qui vient le chercher. Sur ses lèvres glissaient une moue boudeuse et elle crocheta sa nuque. Elle l'embrassa avant de faire glisser sur ses lippes une langue rosée.
— Je pensais que ça t'amuserait, minauda-t-elle.
— Je préfère être deux pour ces jeux.Elle n'écouta pas sa réponse. Ses doigts, déjà, se perdaient sous sa chemise. Leur contact glacé fit frisonner le noble et la firent dénouer les lanières de cuir. Valta le souleva, l'obligeant à lever les bras et accompagna chaque mouvements du tissu par des baisers volés sur son derme qui, lentement, se réchauffait. Elle se cola à lui. La dentelle de ses vêtements, sur laquelle courait la lumière, était trop douce contre son torse. Sa main descendit jusqu'à ses braies, caressant son entrejambe déjà tendue par le désir.
Il eut beau pencher le basin, elle n'approfondit pas son geste. Attrapa seulement son bras pour l'entrainer à sa suite, laissant derrière eux les corps gémissants.
Elle le guida jusqu'à une alcôve que tous pouvait voir de l'extérieur et le poussa sur un canapé confortable. Il s'enfonça dans le velours et n'eut le temps de réagir qu'elle le chevauchait déjà. Ses doigts griffèrent son torse, s'enfoncèrent dans la chair, lui arrachant un gémissement douloureux. Il tenta de se redresser. Elle l'en empêcha. Ses lèvres remontèrent, lentement, le long de son corps. Ses cheveux glissèrent sur sa peau, caresse fantomatique des mèches trop claires. Sa langue traçant sur les pectoraux un chemin humide avant de venir trouver refuge dans sa gorge puis d'embrasser le lobe de son oreille droite.
— Alors mesire Séitéir. A peine légitimé que vous venez déjà vous perdre aux même plaisirs que nous.
Il attrapa son poignet et la repoussa, lui arrachant un gémissement de plaisir coupable. Elle mordit dans sa lèvre inférieure, gronda, cambra et ouvrit la bouche en une exclamation muette.
— Je ne suis pas venue pour tes cuisses Valta. Togos.
— Tu préfères les bites finalement ? railla-t-elle. J'aurais cru l'inverse.
— Valta....
— Tu n'es pas amusant Feuran.Elle leva les yeux au ciel avant de quitter le corps du noble. Il se redressa, tira sur ses braies pour atténuer la douloureuse sensation de son sexe dressé. Accrocha pourtant à ses lèvres un sourire charmeur.
— Allons Valta. Ce n'est pas l'envie qui me manque. Mais je veux savoir. Tu m'as dit que cela surpasserait toutes mes espérances.
— Voyons tu ne t'en doutes même pas un peu ? Vous avez de la magie dans les Seascannes n'est-ce pas ? Ca ne te met pas ne serait-ce qu'un peu la puce à l'oreille. Feuran, tu n'avais pas l'air idiot pourtant.Il grogna, sentant en lui le sang bouillonnant de son père hurler. Il avait envie de la frapper, de lui faire cracher le morceau comme il avait vu Eiti le faire tant de fois. Un souffle s'échappa pourtant de ses lèvres. Il n'était pas comme le Baron. Les dents cassées, elle ne pourrait pas parler et, même si cela aurait l'immense privilège de briser sa morgue, cela resterait désagréable.
— Je ne suis pas patient ma belle. Je te conseille de parler un peu plus vite. S'il te plait.
Elle leva un sourcil surpris à la question puis ses lèvres s'étirèrent sur un sourire mielleux. Lui sentait déjà ses poings se serrer et ses ongles, lentement, s'enfoncer dans la peau de son pouce pour mieux garder les pieds sur terre. Il ne devait pas la frapper. Il ne devait pas lui arracher ses sourires.
Elle inspira, releva légèrement la tête. Valta était plus hautaine qu'il ne l'aurait cru, plus haïssable aussi. Certaine de sa supériorité. Certaine de sa puissance qui n'était que factice. Ses traits princiers n'en étaient que plus relevés lorsque son visage se tordait sur une moue satisfaite.
— Sibille a des pouvoirs sur le sang qui lui viennent de sa Déesse. Je ne sais comment elle fait mais il semblerait que d'un seul toucher elle parvienne à contrôler les corps. Elle l'avait fait avec Nova. Elle l'a fait en embrassant Togos devant la cour rassemblée pour son ascension.
— Elle l'aurait fait avec Alessandre ?
— Oula non. Avec lui elle n'a pas eu besoin de ça, ils partagent les mêmes ambitions et je penserais même qu'ils s'aiment vraiment. Par contre pour Togos....
— Comment sais-tu tout ça Valta ? Valen ne regorge pas de sorcières...
— Je n'ai pas de magie mais je ne suis pas idiote. Et voilà de nombreux mois que mes parents m'ont envoyé ici. J'ai vus grandir les pouvoirs de Sibille alors qu'elle sacrifiait à tout va. J'ai vu un vatner mourir la première fois. Puis des paysans, des faibles, des nobles et enfin le tigron avorton qui nous servait de princesse. Et Sibille devait chaque fois plus puissante, jusqu'à ce qu'elle nous présente à sa Déesse. Elle contrôle les gens par ses doigts. Elle contrôle Togos comme elle n'en a jamais contrôlé aucun. Mais il s'échappe. Je l'ai vu l'autre jours. Il lutte.
— Il va se libérer ?
— Je ne pense pas. Pas sans quelque chose de vraiment très fort.Elle soupira, ses lèvres fines se tendant sur une moue boudeuse qui rompait avec ces sourires satisfaits. Valta se rapprocha, ses doigts retournant aux pectoraux du noble. De ses yeux gris, elle quémanda un baiser. Se fit plus charmeuse qu'elle ne l'était.
— Tu es vraiment venu uniquement pour ça ? susurra-t-elle.
Se fut au tour de Feuran de sourire. Il embrassa ses lèvres pour toutes réponses, se nourrissant à la bouche même de la luxure. Puis ses doigts agrippèrent les hanches du vautour, la firent basculer sous lui. Elle dévoilait déjà la gorge, elle ondulait déjà du bassin, se rapprochant du seascannien. Mordant avec fureur dans sa lèvre inférieure, venant accrocher de ses dents la bouche de Feuran. Elle mordit, un peu plus fort. Essuya la légère goutte de sang d'un doigt séducteur. Ses yeux se firent de braise et, alors qu'il defaisait ses braies, elle glissa ses mains dans ses mèches blondes. Elle tira, le faisant relever la tête.
Leurs yeux se croisèrent.
Il n'en fallu pas plus pour qu'il la pénètre brutalement, d'un coup de rein qui lui arracha un hurlement de plaisir. Elle criait, un peu plus fort à chaque nouveau mouvement. Mentait dans ses gémissements. Il le savait, le sentait. Se fichait de son plaisir en ne cherchant que le sien. De toutes manières, dès l'aube, Valta serait convoquée par la Reine. Il l'offrirait sur un plateau d'argent, comme une idiote qui avait voulu faire confiance trop vite aux yeux bleus du seducteur. Feuran était un homme de cour. Il ne méritait que des soupirs et des rêveries. Seule Lys pouvait se confier. Seule Lys pouvait se gausser de son amour.
Valta n'était bonne qu'à lui écarter les cuisses. Et, alors qu'il la besognait, il riait de la voir si menteuse en scellant pourtant son destin. Elle parlait trop. Hurlait trop. Serait belle dans le premier sacrifice du seascannien. Lui aussi devait offrir un premier présence à Mageia en se convertissant. Il serait dans le carmin de la blonde. Dans la magnificence de son sang dans ses cheveux pâles.
Ses gestes étaient un adieu sans sentiment.
![](https://img.wattpad.com/cover/204850498-288-k903254.jpg)
VOUS LISEZ
Nokrov, Tome 2 : Les Lames Entremêlées (terminé)
خيال (فانتازيا)La chute des tigres Iseal a entraîné une crise politique majeure en Nokrov, offrant la couronne aux traîtres de la maison Asinis. Sibille, devenue Reine, dévoile enfin ses plans aux yeux du monde : elle œuvre pour le retour de Mageia, ne réclamant q...