14. Jures la vie d'ta grand-mère ?

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Pensez à lire le chapitre 13 !

ELLA LOMBARD

Août 2010

Quand les gens sont stressés, ils ont une boule dans le ventre, un nœud dans la gorge ou toutes sortes de choses étranges dans leur corps. Moi, j'ai les mains moites et je me mords l'intérieur des joues, c'est un tic incontrôlable que j'ai depuis presque toujours. Passant mes mains sous l'eau fraîche, je les frottais activement entre elles, tentant d'enlever le maximum de cambouis. Quand j'estimais qu'elles étaient assez propres, je me jetais de l'eau au visage essayant de cacher mon stress qui devait avoir prit possession de mon corps entier. Du moins il avait pris possession de mes joues qui devaient être cramoisies. Le même stress que j'avais pu ressentir en discutant avec grincheux il y a deux jours. Sauf qu'aujourd'hui était un jour fatidique, Yllias allait me dire si oui ou non il me gardait au garage.

-Ella tu viens ? M'appelle-t-il justement.

Je me retourne avant de fermer fortement mes paupières, un frisson parcourt mon corps entier me faisant légèrement trembler. Comme une sorte de soubresaut, le même que quand je pleure. Je tente de me ressaisir rapidement avant de me rendre à l'accueil où m'attend justement Yllias.

-Tiens, c'est pour toi t'as fait du bon boulot miss. Me dit-il en glissant sous mes yeux une feuille.

Je détaille légèrement les lignes noircies de celle-ci, avant de bloquer sur trois lettres "C.D.I". Je cligne plusieurs fois des yeux pensant avoir une hallucination, c'est quand je vois un stylo passait sous mon nez que je réalise ce qu'il y a d'écrit. Ce n'est pas un rêve, et je ne suis pas en train d'halluciner. Je lis les quelques lignes du contrat avant de le signer, ne réalisant toujours pas ce qui est en train de se passer.

-Merci Yllias c'est..

Je perds mes mots en sentant ma voix se briser dans ma gorge. C'est un mélange de joie et de soulagement qui imprègnent maintenant mon corps. Je pose ma main sur ma bouche lui lançant un regard désolé. J'avais réussie, et jusqu'au bout, je crois que c'était ma plus belle victoire depuis un bon bout de temps maintenant.

-T'as du talent gamine. Me dit-il avec un sourire en coin. T'iras loin j'te l'dis.

Touchée, je lui fis un simple signe de tête avant de quitter les lieux. Mon planning était inscrit sur le contrat de travail, du Lundi au Vendredi de neuf heures à treize heures et de quatorze heures trente à dix-huit heures. En plus de ça je commençais la semaine prochaine, me laissant la semaine pour vraiment me reposer. Malgré que nous étions en plein mois d'Août, le ciel était couvert aujourd'hui et il y avait un petit vent frais qui se propageait dans l'air. Je pris une grande bouffée d'oxygène après avoir repris tous mes esprits, il fallait que j'me détende, j'étais prise. Je cherchais la petite voiture blanche du regard avant d'entendre le bruit aigu d'un klaxon. J'arque un sourcil, surprise avant de tourner la tête vers l'origine du bruit, je reconnais à quelques mètres grincheux qui me fait un signe à bord de sa voiture. Tenant fermement la feuille entre mes doigts je me dirige vers celle-ci avant d'ouvrir la porte et de m'installer côté passager.

-Tu m'as fait peur. L'avertissais-je en attachant ma ceinture de sécurité. Tu vas bien ? Demandais-je finalement.

Comme souvent maintenant, il ne répondit pas tout de suite, laissant planer un blanc dans l'habitacle. Ce n'était pas gênant puisque je savais qu'il allait me répondre, même si parfois il me laissait penser qu'il allait me mettre un gros vent.

-J'te retourne la question, c'est quoi ça ? Me demande-t-il d'un coup de tête vers les feuilles que je tiens en main.

-Mon CDI. Lui dis-je fièrement. Il m'a prise.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant