FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRA

15. Vas en enfer Hakim..

Chapitre bonus ! Pensez à lire le chapitre 14 juste avant !

ELLA LOMBARD

19 Août 2010

-Mais je te fais pas confiance, c'est ça le problème ! Râlais-je en tentant de lui donner une baffe derrière la tête. Tu veux pas m'enlever ça des yeux ? J'aime pas les surprises en plus..

-Tu nous fais iech, ta gueule ma sœur. Souffle le cadet des Akrour.

Mon seul et unique souhait à cet instant précis, était de retirer ce fichu foulard qu'Idriss m'avait foutu autour des yeux. Aujourd'hui n'était pas n'importe quel jour, puisque c'était le jour de mon anniversaire et je savais pertinemment que ce foulard autour de mes yeux n'était pas anodin. Il c'était pointé chez moi en me donnant le tissu sans plus d'explications, il m'avait juste sorti "suis-moi". Sauf que ce qu'il ne savait pas, c'est que je détestais les surprises, enfaite je les avais aimé fut un temps, avant qu'on m'en laisse un sale souvenir. Et ce sont toujours ces bribes de souvenirs, ceux que l'on préfère oublier qui reviennent les premiers. Dans le seul et unique but de vous rappelez qu'il n'y a que dans les films que tout se passent bien.

-En plus c'est trop cramé qu'vous préparez quelque chose, vous auriez pu mieux faire..

"Vous" parce que j'avais reconnue au loin la grosse voix d'Hakim, la discrétion c'est pas son fort apparemment. Avant que je ne puisse ajouter quoique se soit, je sens le foulard glisser de ma tête. Je m'arrête nette dans ma marche avant d'ouvrir avec difficulté les yeux, la lumière présente m'aveugle et je referme fortement mes paupières, éblouie. Je frotte frénétiquement mes yeux à l'aide de mes deux mains avant d'ouvrir grand les yeux, plusieurs tâches de couleurs différentes apparaissent troublant ma vision. Elles mettent plusieurs secondes avant de disparaître, une fois que ma vue revient à la normale je regarde autour de moi, arquant un sourcil.

-Qu'est-ce qu'on fout ici ? Demandais-je en me tournant vers les deux frères.

Nous étions en plein milieu du chantier de nos grands-pères, je reconnaissais les gravas blancs entre milles. Ils me regardaient simplement sans me donner plus de détails. Je haussais les épaules, Idriss pouvait être aussi muet que son frère quand ça lui prenait, ils avaient beau ne pas se ressembler, certains traits de caractères étaient quasiment les mêmes. Ce n'était même pas la peine de chercher une réponse dans le regard de grincheux, mis à part le néant je n'y trouverais rien.

-Joyeux anniversaire Alé'.

Un frisson me parcourt le corps entier me faisant pivoter de nouveau. Le sourire du blond est contagieux, puisque quelques micro-secondes après un grand sourire vient se placer sur mes lèvres. Il m'en faut peu pour lui courir dans les bras me cramponnant à lui comme une sangsue, son rire se propage dans mes oreilles me faisant marrer à mon tour. C'était Quentin, mon meilleur ami. Nous nous connaissions depuis le début du lycée, soit trois ans maintenant. On a fait les quatre-cent coups ensembles, quand l'un avait une heure de colle, l'autre faisait une heure de permanence pour l'attendre et inversement. Nous étions inséparables, malheureusement depuis le début des vacances je ne l'ai pas revue beaucoup de fois, sauf lors des résultats du bac. J'en avais parlé aux garçons, mais je n'étais jamais rentré dans les détails de notre amitié, ils savaient simplement que j'étais énormément attaché au blondinet. Je crois d'ailleurs que c'est un des seuls que j'ai présenté à mes grands-parents durant toute ma scolarité, avant les garçons évidemment.

-J'suis trop contente mec, qu'est-ce que tu fais ici ? Lui demandais-je surprise de le voir ici.

Les gars ne l'avaient jamais rencontré avant, et n'ayant pas de téléphones j'avais du mal à savoir comment il c'était retrouvé ici. Pas qu'il me dérange, loin de là, j'essayais simplement de trouver une réponse à ma question. Mais encore une fois je ne m'attendais à aucunes réponses de la part des gars, pour changer.