90. Tu m'as lâché !

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POINT DE VUE OMNISCIENT

6 Mars 2016

Ce qu'elle va vivre, la jeune femme l'a déjà vécu avant. Son souffle est court, son cœur à deux doigts de lâcher dans les couloirs bondés de l'hôpital, pourtant aujourd'hui c'est Dimanche. Mais à l'accueil, c'était encore et toujours les mêmes personnes qui sont présentes, venir pour un rhume c'était bien une des choses qui l'exaspérait au plus haut point. Elle pianotait rapidement quelque chose sur son téléphone avant de taper une nouvelle fois du pied contre le sol, montrant clairement son impatience.

De son côté la brune avait du mal à trouver une respiration normale, chacune de ses positions ne lui convenait pas. Et ça allait bientôt être le grand moment, mais elle était toujours seule, son amie n'était pas là et son soi-disant copain avait pris peur, comme un lâche. Son téléphone vibrait affichant une notification de son amie.

"Je suis à l'accueil, ils sont blindés, ça me rend folle, dis-lui qu'elle m'attende stp".

Malgré les douleurs, la brune souriait devant le message de son amie, et instinctivement elle posait sa main sur son ventre. Et au même moment elle ressentait un coup contre celle-ci, son visage s'illuminait puis rapidement elle finissait par se détendre quand la douleur passait doucement. Même si elle commençait doucement à se détendre, elle aurait espéré que cette journée, aussi particulière soit-elle, serait différente. Ce n'est pas Ella qui devrait être présente pour son accouchement mais bel et bien Ken, mais le grec n'est pas là et intérieurement Léna en souffre énormément. Et en parlant de lui, il faisait justement son entrée dans la pièce.

-Bébé.. Souffle-t-il. Je suis désolé..

-Garde ton surnom et tes excuses de merde pour toi. Lui balance la brune. Je veux pas te voir Ken, t'as pourtant été clair..

-Je sais, c'est justement pour ça que j'suis venu, j'ai été con j'en pensais pas un mot..

Alors que le grec refermait la porte derrière lui, la brune ricanait, ce n'était pas un rire sincère, mais plutôt un rire jaune.

-J'espère que tu te moques de moi Ken ? Lui demande-t-elle sur un ton très sérieux. T'as besoin que je te rafraîchisse la mémoire ? Parce que si t'as oublié qu'notre fille était une erreur pour toi, moi j'l'ai pas oublié. Lui dit-elle toujours sur le même ton. Alors si c'est une erreur comme tu l'as dis, t'as rien à faire là, j'veux plus te voir..

-Putain mais arrête de rester focalisée sur toi et tes p'tits besoins, penses aux autres merde !

-Mais t'es sérieux dans c'que tu dis là ? S'énerve-t-elle. Tu t'entends parler ?! Si c'était pour dire des conneries pareilles, t'as vraiment rien à faire ici. Continue-t-elle. J'te rappelle que TA fille comme tu t'amuses à l'appeler depuis des mois, j'l'ai pas faite toute seule. Parce qu'en attendant TA fille, t'es présent pour elle que quand ça t'arrange ! Lui balance-t-elle. Et tu sais que je peux comprendre et accepter énormément de choses Ken, mais t'as pas le droit de revenir comme une fleur alors que tu m'as lâchée au moment où j'avais le plus besoin de toi. C'est pas après avoir fait ta connerie qu'il faut ouvrir les yeux, mais c'était bien avant, alors va-t-en s'il te plaît avant qu'Ella arrive..

Le grec comprenant bien qu'il n'est pas le bienvenu, rouvre la porte avant de s'en aller, laissant Léna seule avec les paroles crues qu'il lui avait lâchées. Ella justement de son côté, tentait de batailler avec la secrétaire de l'accueil qui n'avait pas l'air de vouloir laisser l'italienne voir son amie.

-Madame je suis désolée vous ne pouvez pas vous rendre dans ce service, il faut une autorisation.

-Mais je l'ai l'autorisation ! S'énerve-t-elle. C'est mon amie elle-même qui m'a demandé de venir.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant