67. Deux mots..

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Ce chapitre contient du lemon, ce passage se situe entre les *

ELLA LOMBARD

11 Mai 2014

Nous étions arrivés hier après que midi soit passé, et depuis c'était louche, beaucoup trop louche pour que se soit normal. Hakim était présent pour son fils, et c'était louche. Du moins il faisait le strict minimum pour ne pas que les autres ne nous crament, car à par la quasi totalité du groupe, Ken, Théo, Mickaël, et Doums n'étaient pas au courant qu'Haïtem était le fils d'Hakim. Et comme par hasard j'étais seule dans la maison avec lui, les filles étaient toutes les quatre parties faire des petites courses histoire que l'ont ai de quoi tenir jusqu'à demain, et le reste des garçons —mis à part Hakim— étaient partis à la gare chercher Mickaël. Comme bon ami qui se respecte Hakim était resté à la maison pour laisser sa place dans la voiture à son fidèle ami, tandis que moi j'étais également obligeais de rester pour m'occuper d'Haïtem même si ce dernier faisait actuellement sa sieste.

Et même si c'était encore un tout petit bébé d'à peine dix jours, c'était presque le portrait craché de son père et quand je le fixais j'avais l'impression de voir Hakim. Ça aussi c'était dur et surtout ça faisait mal, pourtant tout ce qui se passait en ce moment était entièrement de ma faute, c'est moi qui avait souhaité cette situation et je ne récoltais que ce que j'avais semé. Mon index caressant délicatement la joue de mon bébé, je laissais les larmes silencieuses couler sur mes joues.

Qu'est-il en train de faire ? A-t-il lui aussi ressenti, ce que j'ai ressentie hier ? Va-t-il réellement passer à autre chose ? Où comme je l'espère dans le fond va-t-il m'attendre ?

Je me pose pleins de questions, et je sais que si j'en veux les réponses, j'ai juste besoin d'assumer la vérité en face. Mais cette vérité, elle me fait peur et d'avance : elle me fait mal. Car peu importe ce qu'il me dira, peu importe ce qu'il pourra penser, la réponse me blessera. Je ne suis pas encore prête, j'ai besoin de temps, pour accepter et faire avec. Mais je sais que de son côté il n'a pas le temps, il a besoin de choses concrètes et de lui aussi avoir des réponses claires à ses questions. Et ça aussi, je suis incapable de les lui donner. S'il me dit qu'il va quand même m'attendre alors que je lui ai dit de faire le contraire, ça me blessera, pas intentionnellement mais ça me blessera. Parce que je sais que peu importe ce qu'il se passera, il sera là et il m'attendra, et ça me fait peur, je vais me mettre une pression et ce n'est pas ce que je souhaite.

Sauf que s'il me dit qu'il ne compte pas m'attendre ça me blessera tout autant, parce que je l'aime et parce que je sais au plus profond de moi que ce que l'on veut l'un autant que l'autre arrivera un jour. Mais je ne veux pas précipiter les choses, je veux les faire correctement, et si c'est pour que ça devienne quelque chose d'oppressant et de stressant, ce n'est pas la peine. Je ne veux pas ça, autant pour lui que pour moi. Parce que je veux quelque chose de solide et pas quelque chose de toxique, ce n'est pas "nous" car si c'était le cas, Haïtem ne serait pas là à l'heure d'aujourd'hui.

Je ne peux pas avancer avec des "si", je dois continuer sur quelque chose de stable, de solide. Alors tout en douceur je viens déposer un bisous sur le front de mon fils avant de m'asseoir en tailleur dans le lit. Je prends une grande inspiration avant d'essuyer mes yeux remplis de larmes et au moment où j'allais me lever pour quitter la pièce, de léger coups sont frappés contre la porte. Cette dernière s'ouvre laissant apparaître sans surprise : Hakim. Et au plus profond de moi, j'essaie. J'essaie de garder la tête haute et de lui faire croire que tout va bien, mais une grimace me trahit et je plonge ma tête dans l'oreiller avant de fondre complètement en larmes pour de bon.

-Omri.. Son souffle chaud vient s'abattre contre mon visage. Pourquoi tu pleures ?

Je sens sa présence à mes côtés, il est assis juste à côté de moi. Et peut-être qu'au final c'est tout ce dont j'avais besoin, qu'il soit là. Je me relève pliant mes jambes en tailleur et en posant ma tête sur ses cuisses.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant