115. J'suis trop fière de vous !

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ELLA LOMBARD

28 Mars 2017

Le casque anti-bruit sur les oreilles, j'observais Taïm sur le caisson face à moi sautiller en regardant son père et ses oncles sur scène. Ce soir c'était la dernière date du S-Tour et le concert était à la maison, après avoir parcouru les quatre coins de la France et un petit bout de la Suisse, ils ne pouvaient pas mieux finir leur tournée. L'entourage de L'Entourage était présent, le public était présent et ils le faisaient bien savoir, les garçons ne voulaient pas quitter la scène et la plupart des fans présents ne voulaient pas que les garçons partent non plus. Et pourtant quand "On Verra" résonnait dans les enceintes du Zénith de Paris, je ne pouvais m'empêcher de retenir mes larmes. Ce n'était pas des larmes de tristesse, mais bel et bien des larmes de joie. Il y a sept ans en arrière quand je les ai connus, personne ne croyait en eux, personne ne croyait en leur musique. Notre petit groupe de l'époque était le seul à y avoir cru, et je ne regrette rien, absolument rien.

Beaucoup de choses ont changé depuis deux mille dix, nous étions un petit groupe de sept environ entassés dans un tout petit studio qu'ils galéraient à payer. Ils ont galéré, mais ils ont surtout énormément travaillés, et aujourd'hui grâce à leur travail acharné ils n'ont plus ce genre de problème. Ils n'ont plus besoin de se demander comment ils vont payer les séances studio, ils n'ont plus besoin de se demander si leur prochain projet va marcher. Ils n'ont tout simplement plus besoin de se poser de questions car ils ont réussis. Ken a sorti un album en Décembre en plein Bercy alors que personne ne s'y attendait, les garçons ont sorti deux albums qui ont fait carton plein. Et depuis ils ne cessent d'être connu, et même si ce n'est que le début d'une grande ascension je sais qu'ils iront encore très loin. Je reviens sur la Terre ferme quand je sens des petites mains serrer mon teeshirt.

-Maman. M'appelle-t-il. Papa ! Me dit-il en pointant son père du doigt.

Je relève la tête avant d'apercevoir Hakim et les garçons à quelques mètres se faire leur habituelle accolade amicale.

-Viens là. Soufflais-je en l'attirant contre moi.

Je viens enfouir ma tête dans son cou, essayant de faire partir le plus rapidement possible mes larmes qui ne cessent de couler sur mes joues. Car de leur côté, je ne sais pas s'ils réalisent ce qu'ils viennent d'accomplir, mais moi je le vois et je suis fière. Fière d'eux, fière de la performance qu'ils ont offert au public ce soir, fière de tout le chemin qu'ils ont parcouru pour en arriver là où ils sont à l'heure actuelle.

-Omri.

Et quand sa voix arrive jusqu'à mes oreilles, je comprends que je n'ai plus le choix que de relever la tête.

-Wesh pourquoi tu pleures ? Me demande-t-il en m'attirant contre lui, l'air inquiet.

J'entoure son corps de mes bras, collant mon visage contre son teeshirt. Il ne m'en voudrait pas d'humidifier son teeshirt, de toute façon il allait se changer juste après.

-Je suis trop heureuse Hakim. Reniflais-je en me reculant légèrement. Je suis fière de toi, de vous, de tout c'que vous avez accompli depuis toutes ces années puis..

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que sa bouche se retrouve collée sur la mienne. Je me sépare de lui quelques secondes avant de le regarder dans les yeux et de lui sourire de toutes mes dents, et je ne tarde pas à sceller de nouveau nos lèvres entre elles.

-Je t'aime Omri. Me dit-il en se séparant de moi.

-Je t'aime aussi. Lui dis-je en revenant me coller contre lui.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant