91. Quand tu seras décidé..

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ELLA LOMBARD

17 Mars 2016

Cela faisait un peu plus d'une dizaine de jours que Léna avait accouché de sa petite fille, et une dizaine de jours que Sofia avait fait son AVC. Tout le monde était inquiet pour la grand-mère des frères, elle était restée hospitalisée pendant une bonne semaine. Puis finalement, elle avait souhaité rentrée chez elle, donc je passe la voir tous les jours depuis trois jours. Les garçons sont repartis en tournée depuis le dix Mars, c'est la tournée des Zéniths donc les salles sont bien plus grandes que celles qu'ils ont pu parcourir l'année dernière. Ils doivent d'ailleurs revenir dans la journée puisqu'ils n'ont aucun concert ce soir et que la date de demain est au Zénith de Paris. Avec tous ces évènements, le point positif est que j'avais pu retrouver mon petit garçon. Je ne l'avais pas revu depuis mon départ en Italie le dix-huit février. Et je n'avais toujours pas pu parler avec Hakim, les seuls messages que nous nous échangions étaient pour parler de Sofia et de Taïm malgré tout.

-Mama' ? M'appelle justement le mini brun. Peu ça ? Me demande-t-il en me montrant les cookies du doigt.

-Un seul Taïm. Lui dis-je. Je crois que Tata Andréa t'a fait pleins de gâteaux la dernière fois déjà, tu vas plus rien manger ce soir sinon.

Même si nous ne faisions pas grand chose, heureusement que Taïm était là pour rythmer mes journées depuis trois jours. Sofia ne pouvant pratiquement pas bouger, je restais la plupart de mes journées sur une chaise à attendre que le temps passe. Mais je pouvais bien faire ça pour les garçons, même si tout n'était pas encore clair entre nous c'était la moindre des choses. Sofia était un peu comme ma deuxième grand-mère, elle était d'une douceur sans nom avec Taïm et la voir dans cet état là me faisait mal au cœur. J'avais envie de faire plus, mais à part être présente et veiller sur elle et sa santé, je ne pouvais pas faire beaucoup plus et c'était frustrant. Taïm trottinait jusqu'au canapé justement pour rejoindre Sofia, il s'installait à ses côtés dans le canapé avant de poser sa tête sur ses jambes.

-Taïm doucement..

-Laisse-le donc faire. Me coupe Sofia. Je ne suis pas en sucre non plus.

Certes, mais elle n'était pas aussi solide que du béton non plus. La scène qui se déroulait sous mes yeux était vraiment belle à voir, face à moi se trouvait Taïm la tête posé sur les jambes de Sofia et cette dernière avait entouré ses bras autour de son arrière petit-fils. Je sortais discrètement mon téléphone de la poche de mon sweat avant de les photographier et d'envoyer la photo à Hakim et Idriss. Je ne sais pas s'ils arrivaient bientôt où non, mais je savais que recevoir cette photo les ferait quand même un peu sourire. Et justement, je ne tardais pas à recevoir une réponse de la part d'Hakim.

"On est arrivés, on vous rejoins".

Même s'il ne pouvait pas me voir je hochais la tête, avant de reporter mon attention sur l'écran de la télé diffusant le journal de treize heures. J'espérais enfin pouvoir avoir une conversation avec Hakim, lui parler de la proposition de mes parents, avoir son avis sur la situation et voir ce qu'il en pense. Et surtout parler de nous, car si de son côté les choses étaient claires, du mien c'était tout le contraire. Et je ne comptais pas laisser tomber, j'avais bien l'intention de réparer mes erreurs, de me racheter, pour avoir même un tout petit espoir pour qu'il nous laisse une dernière chance. Au même moment la sonnerie de l'interphone résonne dans l'appartement et je me lève en même temps que Taïm.

-Papa ? Me demande-t-il.

-Oui mon cœur, Papa et Tonton Idriss. Lui dis-je en appuyant sur le bouton pour leur ouvrir la porte du hall.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant