1. Bonus

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HAKIM AKROUR

Juillet 2010

J'observais l'soleil se lever entre les immeubles qu'empêchaient aux rayons d'venir se foutre sur moi. J'étais assis sur mon banc habituel en attendant avec la laisse d'ma chienne dans la main, j'étais crevé parce qu'on avait encore abusé hier soir au stud' avec les gars. Et comme d'hab on était rentré super tard avec mon reuf, donc les trois heures de sommeil n'étaient clairement pas suffisantes. Mais on avait pas l'choix, alors on l'faisait et on n'disait rien. J'apercevais une go avec son sweat à capuche débarquer avec son p'tit iench, et c'était l'signe pour qu'j'rentre avant d'être à la bourre.

-Hydra ! Gueulais-je légèrement pour qu'elle m'entende. Ramène-toi ma fille, on bouge. Lui dis-je quand elle arrive à ma hauteur.

J'rattachais sa laisse à son harnais avant d'me l'ver d'mon banc et d'me barrer du parc dans l'quel j'me trouvais. J'tenais à peine la laisse d'Hydra parce qu'elle connaissait parfaitement le chemin et surtout parce qu'il n'y avait presque personne qui sortait aussi tôt, sauf la go du parc qui doit taffer tôt elle aussi.

-Tiens. M'arrête le boulanger que je croise quasiment tous les matins. C'est pour vous. Me dit-il. Tu sais..

-Ouais j'sais. Le coupais-je en prenant le sachet qu'il me tend. Encore merci.

J'coupe cours à la conversation avant d'repartir, j'suis éclaté et j'ai pas la foie de taper la causette au boulanger dont j'connais même pas le nom qui plus est. Après quelques minutes, on arrive en bas de l'immeuble et j'tape le code avant d'ouvrir la porte du hall. Hydra court rapidement en direction des escaliers et j'la suis au ralenti. J'sors mes clés avant d'ouvrir la porte, j'retire la laisse de ma chienne avant d'aller poser le sachet de viennoiseries habituel sur la table de la salle à manger. J'me dirige directement vers la salle de bain pour prendre ma douche avant qu'mon reuf ne s'lève et qu'ça soit la guerre, car il est hors de question que j'le laisse graille tous les pains au chocolat..

***

-Toi tu vas chercher les sacs de ciment et toi t'apportes les parpaings là-bas. Nous indique notre grand-père.

J'perds pas de temps à faire ce qu'il m'a demandé d'faire. Travailler sur les chantiers avec notre grand-père c'est pas c'qu'on kiffe avec mon reuf, mais on a pas l'choix, c'était soit ça, soit on restait au foyer, alors le choix était vite fait. On préférait largement être dehors à bosser quitte à faire un taff qu'on kiffe pas plus que ça, plutôt que d'être enfermé entre quatre murs à devoir écouter les ordres qu'on nous ordonne de faire. J'suis rapidement coupé dans mon élan quand un clebs vient me sauter dessus en tournant autour de moi.

-Wesh. Soufflais-je à moi-même surpris. Qu'est-ce que tu fous ici tout seul toi ? Lançais-je au chien en me baissant pour l'prendre dans mes bras.

Autour d'son cou j'aperçois une médaille avec un numéro de téléphone, j'ai pas l'temps d'y j'ter un coup d'œil que le chien me saute au visage en foutant sa langue dégueulasse sur mon visage, et j'le recule à l'aide de mes bras, lui lançant un regard de travers.

-T'es une meuf pour m'kiffer autant où quoi. Râlais-je en levant les yeux au ciel.

J'détourne rapidement le regard quand j'vois mon reuf au loin parler à une go, j'la vois pas très bien d'la où j'suis alors j'décide d'me rapprocher un peu. Avec un peu d'chance p't'être qu'elle saura me dire à qui appartient le chien. Quand j'vois qu'elle tourne le dos à mon reuf j'décide de m'arrêter avant d'élever la voix histoire qu'elle puisse m'entendre de là où elle est.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant