88. Ressaisi-toi !

278 18 0
                                    

HAKIM AKROUR

25 Février 2016

Péter mon crâne, et m'vénère pour rien c'est bien la seule chose que j'étais capable de faire depuis un mois maintenant. Et juste pour caser un mot dans cette putain de phrase de merde, j'étais en train d'me prendre la tête. Ça commençait sérieusement à me casser les couilles, j'arrivais à rien c't'aprem et j'crois que ça servait à rien que j'cherche midi à quatorze heures, quand ça voulait pas, ça voulait pas.

-Vas-y j'me casse. Claquais-je avant d'prendre ma casquette sur la table basse du Blackbird et de claquer la porte.

La raison pour laquelle j'n'arrivais pas à aligner deux mots sur cette putain de prod, c'est qu'les gars avaient choisis une prod bien lourde comme j'les aime —enfin de base— mais là j'y arrive juste pas. Parce qu'apparemment on doit parler d'meufs, sauf que j'ai rien à dire, c'est l'putain de néant dans mon crâne et si c'est pour produire d'la merde, autant ne rien faire.

-Wesh Hakim attends-moi frère !

Nek. J'aurais envoyé bouler n'importe lequel des gars qui s'rait venu, mais Nek c'est différent. Alors quand il m'interpelle, j'm'arrête et j'attends qu'il me rattrape avant de reprendre ma marche en direction d'chez ses darons.

-T'es trop à cran mon reuf, stoppe un peu le stud' le temps qu'elle rentre et qu'elle récupère Taïm. Me dit-il. T'as oublié c'qu'on s'est dit où quoi ?

Jamais d'la ive j'oublierais, jamais. Une promesse qu'on s'fait entre potes tu peux pas l'oublier. Et même si mon veau-cer veut pas s'l'avouer, j'dois admettre que l'idée est pas bête. J'me rendais pas compte avant car Ella gérait vachement mine de rien, mais Taïm au quotidien c'est une putain de galère. J'pensais réussir à l'gérer au studio une partie d'la journée, sauf que j'ai rapidement capté que taffer et s'occuper d'une pile ça allait être la merde. Heureusement Jade m'a gentiment proposé son aide, et j'crois qu'elle pouvait pas m'sauver autant qu'à c'moment-là. Sauf que maintenant que Jade m'aidait, j'avais plus l'droit d'me plaindre en rentrant à l'appart', j'devais gérer. Parce qu'Ella gérait très bien sans moi, et moi j'étais une loque, et c'est pas c't'exemple que j'voulais montrer à mon fils, j'devais assurer coûte que coûte.

-Ça m'casse les couilles.. Soufflais-je. Parce que la prod elle est archi lourde, mais j'y arrive pas frère et ça m'vénère.

-T'inquiète frère on la reprendra plus tard. Me dit-il. Mais détends-toi, tu peux pas t'pointer d'vant ton gosse comme aç.

Et il avait raison putain, j'étais toujours l'premier à dire d'rester calme sauf que j'faisais tout l'contraire. J'pouvais pas débarquer comme ça chez ses darons et faire comme si tout allait bien.

-C'est l'mensonge qui t'met dans c't'état là ? Me demande-t-il.

J'frottais mon visage à l'aide de mes mains avant d'souffler bruyamment.

-C'est d'la torture à c'niveau là frère. Lui dis-je. C'est en boucle dans mon veau-cer d'puis un mois, j'ai essayé, sur la tête de ma mère qu'j'ai essayé, mais j'y arrive pas. Lui avouais-je. Et même ça, ça m'casse les couilles parce que j'sais très bien qu'si elle me le demandait, j'reviendrais..

-L'amour. Ricane-t-il. Quelle merde ça.

Et j'étais bien d'accord avec lui aussi. J'aime pas la race humaine, alors une meuf, c'était pas dans mes plans, et Taïm encore moins. Sauf que je devais me rendre à l'évidence j'les kiffais, j'savais même pas qu'c'était possible d'aimer autant. Parce que même à mes potes je leur portais pas autant d'attache.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant