80. Aller hop, ça dégage !

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ELLA LOMBARD

15 Décembre 2015

Installée confortablement sur mon transat au bord de la piscine, j'observais Hakim et Haïtem jouer ensemble dans la piscine à base d'éclaboussures. Leurs rires provoquaient le mien et pour la première fois depuis longtemps je me sentais bien, vraiment bien. Je ne ressentais pas cette pression étouffante que je pouvais avoir à Paris, ici je n'avais pas les craintes que je ressentais dans la ville lumière suite aux attentats du mois de Novembre.
Évidemment que j'étais sensible à certains bruits et certaines odeurs et je pense que ces séquelles me suivront à vie malheureusement.

Mais j'étais en bonne santé, Taïm aussi, alors tout aller bien. Certaines choses n'avaient pas encore étaient mises à plat, notamment le sujet Hakim/Haïtem, seul Théo avait appris qu'ils étaient père et fils mais le reste du groupe —du moins ceux qui n'étaient pas encore au courant— ne se doutaient de rien. Enfin du moins ils le savaient tous plus où moins, mais nous n'en avions pas reparlé depuis Novembre, ils savaient mais ils faisaient tous semblants, de mon point de vue. Et je le savais que ce sujet serait remit tôt ou tard sur la table, mais pour le moment c'était les vacances et je voulais profiter du soleil qui venait réchauffer mon corps.

-Tu penses à quoi ?

Je pose ma main sur le haut de mon front pour me cacher du soleil et me permettre de voir qui est en train de me parler. Je suis d'ailleurs assez surprise de voir Théo, il s'installe sur le transat à mes côtés attendant certainement une réponse.

-A toi justement. Lui dis-je. Enfin, sans vouloir te vexer, pas directement. J'regardais les garçons. Avouais-je d'un coup de tête vers la piscine. Et depuis le mois de Novembre personne n'a parlé de ce qu'ils ont appris. Réalisais-je. J'veux dire, pour Hakim et Taïm.

-Je vois. Dit-il en s'allongeant sur le transat à mes côtés, mains derrière la tête. Tu veux savoir ? Me demande-t-il en tournant sa tête vers moi. Ils ont tous captés, mais ils en parlent pas..

-Mais.. Pourquoi alors ? Le questionnais-je. A leur place j'aurais déjà posé pleins de questions, ça reste super intriguant, et surtout on a menti.

Il hoche vivement la tête pour approuver mes dires, mais rapidement un sourire vient le trahir.

-Elle en parle pas énormément, mais t'as une meilleure pote qui prend soin d'toi comme tu prends soin de ton fils. Me dit-il en rigolant. Andréa. Ajoute-t-il quand il remarque que je fronce les sourcils. Évidemment qu'ils ont voulus te poser mille et une question, même moi en vrai. M'avoue-t-il. Mais tu vois un peu son air de daronne ? Me dit-il. Bah elle leur a fait comprendre de rien faire, de pas t'en parler. Elle veut que ça vienne de toi, que t'ailles leur parler, du moins que vous alliez leur parler.

-C'était la dernière chose à m'dire. Ricanais-je. J'vais paniquer, j'sais pas quoi leur dire moi.

Il levait son bras en l'air ainsi que son index avant de le secouer de gauche à droite.

-Nan blondasse. Me dit-il. Ils t'en veulent pas, enfin pas directement. Tu t'souviens quand t'étais v'nue te réfugier à l'appart' après qu't'ai disparu pendant un mois tout entier ? Me demande-t-il.

Comment oublier j'ai envie de dire. Je venais quasiment d'apprendre que j'étais enceinte et Hakim avait réagit de la pire des façons possible, j'avais pris peur et je m'étais enfuie chez Quentin, comme une ado. Et tout ça, sans rien dire à personne, pas même à mes meilleurs amis. Et je m'en rappellerais encore longtemps, j'ai bien cru avoir Idriss à dos ce jour-là, un de mes pires souvenirs d'ailleurs.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant