42. Ce jour-là..

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ELLA LOMBARD

4 Mai 2012

Ma tête posée sur les jambes de mon meilleur ami, je fixais le plafond jaunâtre du studio. Son joint au bout des doigts je le voyais faire des allers-retours entre ses lèvres et le cendrier. Quand sa main passait au dessus de mon visage, tenant fermement entre ses doigts son bien, je l'arrêtais le prenant entre mes doigt à mon tour.

-Wesh Ella.. Souffle-t-il en me recrachant sa fumée dans le visage. Qu'est-ce que tu fous..

-J'veux essayer. Le coupais-je.

Je l'entendis souffler bruyamment, il passait même ses mains sur son visage me regardant malgré tout d'un œil attentif.

-Tires pas trop si t'as jamais..

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que je me relevais illico en toussant fortement. Je sentis sa main frapper mon dos à plusieurs reprises, avant qu'il me reprenne le joint des mains.

-J't'avais dit de faire attention. Me dit-il un sourire narquois aux lèvres.

-Je vais réessayer, passe le moi s'te plaît. Lui dis-je après avoir repris une respiration normale.

-C'est mort, si mon reuf te voit faire il va m'monter en l'air et toi aussi par la même occasion. Il argumentait sa phrase d'un hochement de tête négatif.

-Mais j'm'en fou d'Hakim. Lui répondis-je en haussant les épaules. C'est pas mon père, il a rien à dire, j'fais encore c'que j'veux de ma vie.

A son tour il haussait les épaules avant de me le repasser de nouveau. Je l'apportais à mes lèvres aspirant doucement la fumée, je le retirais recrachant la brume blanche doucement également. Je reposais ma tête sur les jambes de mon ami, regardant une nouvelle fois le plafond. Je ne sais pas si c'était le fait d'avoir fumé, mais un léger nuage planait au dessus de nous. La porte du studio s'ouvrit d'un coup laissant apparaître tous les garçons et Andréa dans le studio.

-Vous êtes déjà là vous ? Demande Mickey qui était entré en premier dans la pièce.

-Bonjour Mickey, moi aussi j'suis contente de te voir..

La seconde d'après tous les regards étaient tournés vers moi, notamment celui d'Hakim, mais celui-là il n'était pas difficile à sentir.

-Pourquoi vous me regardez comme ça ? Demandais-je. J'ai un truc sur le visage ?

-Idriss ! S'exclame Andréa.

-Wesh j'ai rien fait moi ! Se défend-t-il.

-Mens mieux. Lui dit-elle en s'approchant de moi. Cariña regarde moi. Me demande-t-elle. Ça va ? Ajoute-t-elle.

-Au moins elle, elle demande ! Râlais-je à l'intention de Mickaël. Oui ça va et toi ?

Elle hochait la tête de haut en bas, lançant un regard noir vers Idriss. Je lançais des regards au reste du groupe, Mickey et Théo observaient la scène sans rien dire, tout comme Hakim et Ken mais qui eux nous lançaient des regards désapprobateurs à Idriss et moi. A mes côtés Andréa était toujours en train de râler après Idriss, et le voyant dans la détresse je me devais d'intervenir.

-Arrête de lui râler dessus Andréa. La coupais-je finalement, son regard se tournait vers moi les sourcils froncés. Il en est pour rien, c'est moi qui l'ai forcé à m'passer son joint, il voulait pas.

-Bah voilà j'l'avais dit ! Râle mon meilleur ami. Vous m'croyez jamais de toute façon !

-Faut dire qu'il était fort ton truc. Avouais-je. Mais je reconfirme il voulait pas, il m'a dit mot pour mot "si mon reuf te voit faire il va m'monter en l'air et toi aussi par la même occasion". Argumentais-je.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant