74. "On verra"..

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ELLA LOMBARD

12 Mai 2015

Je ne réalisais pas tout le temps qui s'était écoulé depuis le mois de Septembre. Depuis que tout avait basculé soudainement. Mais depuis trois mois, je commençais doucement à reprendre une vie plus où moins normale. Évidemment j'avais encore des séquelles, ça ne partirait pas en un claquement de doigts et il faudrait du temps, beaucoup de temps même. Mais j'crois qu'si on m'avait dis huit mois en arrière que j'en serais là aujourd'hui j'n'y aurais pas cru.

Courir, ça faisait bientôt deux ans que je ne l'avais pas fait, et revoir Zam' heureux, c'était une des plus belles choses, parce que la première ça avait été de voir Taïm grandir à une vitesse énorme. Il avait eu un an au début du mois, et depuis ma sortie en clinique à ses neuf mois donc, il commençait à marcher. Au début c'était simplement du quatre pattes, puis rapidement il se tenait contre quelque chose de solide et stable avant de se mettre debout.

Il finissait par retomber en général, mais c'est vers fin Mars qu'on l'a vu faire ses premiers pas en se tenant contre une table ou un meuble évidemment. Mais depuis quelques semaines il arrive à faire quelques pas sans avoir besoin de se tenir à quelqu'un ou à quelque chose.

Et l'année débutait vraiment bien, en plus de ma sortie et de la réussite de mon fils, j'avais appris que Ken comptait sortir un album courant Juin. Un premier son était sortie le jour de son anniversaire suivi d'un clip dans la soirée, "Égérie" c'était devenu mon nouveau son que j'écoutais en boucle continuellement. Et d'ailleurs en parlant de son et de clip, le son "On verra" était sorti aujourd'hui à minuit, et le clip sortait à dix-huit heures ce soir. Pour l'occasion Ken nous avait tous invités au studio, parce que ça aussi ça avait changé, il avait produit une partie de l'album dans un seul et même studio avec plusieurs beatmakers différents. Les gars et lui étaient partis une vingtaine de jour à Los Angeles peu après la sortie d'Égérie. Je savais qu'ils étaient partis là-bas pour travailler principalement alors j'étais resté ici avec Taïm et les filles.

Nous arrivions finalement en bas de mon immeuble, je passais le badge devant l'entrée magnétique avant d'ouvrir la porte du hall. Nous montions les marches deux par deux puis je posais un pied dans mon appartement, je détachais la laisse de Zam' et retirais mes baskets. Je rejoignais le salon avant de tomber nez à nez avec Hakim assit à côté de Taïm le regard dur. Et la scène qui se déroulait sous mes yeux était vraiment hilarante.

-T'as vraiment la tête dure comme ta daronne toi. Râle-t-il. Lâche ça avant que j'me vénère.

Et c'est comme ça que la guerre pour récupérer la télécommande a commencée. Taïm l'a secouait dans tous les sens faisant tomber les piles au passage, tandis qu'Hakim essayait de la lui prendre le plus délicatement possible. Mais à première vue, c'était raté.

-Vas-y Taïm fais pas chier, passe moi cette télécommande que j'lui fasse fermer sa gueule à l'autre avec sa voix de crécelle. Souffle-t-il en parlant de la femme qui présentait le journal à la télé.

Discrètement je me dirigeais vers les rangements où se trouvait les jouets du mini brun, je saisissais quelques petites voitures en plastique avant de les faire rouler au sol. Le bruit attirait l'attention d'Hakim mais surtout celle d'Haïtem qui lâchait la télécommande d'un coup, Hakim le posait au sol pour qu'il rampe jusqu'à moi tandis qu'il reprenait la télécommande et les piles avant d'éteindre la télé.

-Il aime pas partager ses jouets. Dis-je à Hakim. Le seul moyen d'avoir son attention c'est de le divertir avec un autre jouet, et ça marche à tous les coups. Concluais-je en prenant mon fils dans mes bras pour lui déposer un bisous sur le front.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant