17. Laisse tomber, c'est plus la peine..

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N'étant pas disponible ce Dimanche à 18h je vous poste ce chapitre avec un jour d'avance, bonne lecture !

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ELLA LOMBARD

28 Août 2010

-BOOUUMM dans ta face ! M'écriais-je en posant ma dernière carte.

J'explosais de rire devant sa tête déconfite, je venais de poser ma dernière carte qui était un plus quatre. Vexé, il balançait les cartes qu'il avait dans les mains avant de croiser ses bras sur sa poitrine, comme un enfant de trois ans qui n'avait pas eu son bonbon.

-De toute façon j'm'en fou, j'ai fait exprès de te laisser gagner.

J'arque un sourcil avant de baisser la tête vers lui, pour pouvoir croiser son regard. Il mentait autant qu'il respirait, mais c'était plus mignon qu'autre chose. Dans le fond je m'en moquais pas mal d'avoir gagné, après tout ce n'était qu'un jeu, c'était simplement une petite victoire personnelle. Et j'avoue que j'aimais bien m'en vanter, mais j'aimais bien l'embêter aussi, ça rendait la chose encore plus drôle. Comme quoi il suffisait simplement d'une partie d'Uno pour le vexer.

-C'est pas que j't'aime pas, mais j'vais rentrer moi.

Les traits de mon visage, qui jusque là étaient plus ou moins joyeux, changèrent d'un coup. Mes yeux se posent sur un point imaginaire devant moi, le temps était passé tellement vite que je n'avais pas réalisé que mon ami devait renter chez lui. Hier soir, après avoir tout raconté à Idriss il m'a gentiment proposé de m'emmener au Mcdo. Je sais qu'il avait fait ça pour me changer les idées, et même si j'avais pourtant crue que ça ne fonctionnerait pas, il avait réussi. Nous étions ensuite rentré chez moi et vu l'heure tardive qu'il était ma grand-mère lui avait proposé de rester dormir. Il avait refusé au début, ne voulant certainement pas déranger, mais il a rapidement capituler quand il a vu ma tête de chien battu le suppliant de rester ici. Nous avons donc sortis Zam' avant de rentrer pour aller dormir, j'étais épuisée après ma journée de travail. On c'est endormi chacun de notre côté dans le lit, Zam' contre moi comme à son habitude.

-Déjà ? Demandais-je finalement, mon regard toujours posé sur le mur face à moi.

-Bah ouais ma reuss, je t'aime bien mais c'est pas chez oim ici.

Je haussais les épaules, j'en étais bien consciente évidemment. Mais j'aurais souhaité qu'il reste un peu plus longtemps, car je sais pertinemment qu'une fois qu'il sera reparti, je vais me renfermer sur moi-même et me terrer dans mon silence. Sa présence m'a faite réaliser que je devais être entourée de quelqu'un pour aller bien. Et je déteste ça, je n'ai pas envie de dépendre de quelqu'un pour aller bien, ou simplement pour sourire. Idriss est une personne adorable, mais je sais qu'il ne sera pas toujours là pour moi, et je m'accroche à lui car maintenant qu'il sait la vérité il pourra mieux comprendre certaines de mes réactions. Mais ce n'est pas une raison, ce n'est ni mon père, ni mon frère, mais mon ami. La solution je l'ai, je la connais, mais elle me terrifie, j'ai peur, horriblement peur, parce que je ne sais pas si je suis prête à affronter Hakim, et surtout si j'en ai vraiment l'envie.

-Viens avec moi. Me lance-t-il. Viens et on va parler tous les trois..

Un bruit de klaxon le coupe, je tourne la tête vers la fenêtre de ma chambre au même moment où il se lève pour s'y pencher. Il fait un signe à je ne sais qui, même si je suis quasiment certaine que c'est à son frère. Il revient s'installer face à moi, m'obligeant à le regarder dans le blanc des yeux.

FAUT PAS QUE T'OUBLIES | MEKRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant