Suite ***
Je me rappelais du temps où ma belle-mère me regardait avec des yeux pleins de chaleur et d'affection. Au début, elle m’acceptait avec bienveillance, me traitant presque comme une fille. Ses sourires étaient sincères, ses mots pleins de gentillesse. Je me sentais chérie et accueillie dans cette nouvelle famille, comme si j'avais enfin trouvé ma place.
Mais tout avait changé. Son regard autrefois plein de tendresse était devenu indifférent. Elle ne m’adressait plus la parole, ne me regardait plus, comme si je n’existais plus. La chaleur de ses étreintes s’était transformée en froideur distante, et ses mots bienveillants avaient laissé place à un silence lourd et pesant. Chaque jour, je subissais cette indifférence, un poison lent qui me rongeait le cœur.
Je me retrouvais seule, perdue dans cette maison où je devrais me sentir à l’aise. Je luttais pour comprendre ce qui avait changé, pourquoi celle qui m'aimait autrefois semblait maintenant me rejeter. J'étais confrontée à une réalité cruelle que beaucoup de femmes connaissaient bien : l'amour et l'acceptation pouvaient être aussi fragiles que des fleurs au vent.
Cette douleur, cette solitude, c'était le lot de nombreuses femmes qui, après avoir été accueillies avec chaleur, se retrouvaient abandonnées à la merci du désintérêt et de la froideur. Dans ce décalage cruel entre le passé et le présent, je trouvais un écho dans la souffrance de celles qui, comme moi, se battaient pour retrouver leur place dans un monde qui changeait sous leurs pieds. Je sortais de la chambre, tentant de dissimuler au mieux mon mal-être.
Plus tard dans la soirée, lorsque Cheikh rentra plus tôt que prévu et trouva les enfants assis sur une natte dans la cour, en train d'étudier avec moi, il décida de nous joindre à nous après avoir pris son repas. Il prétendait vouloir tester nos connaissances. Tout en faisant étudier les enfants, je préparais du thé. Cheikh prit une chaise, s'assit en face de moi et m'arracha presque les tasses et le petit réchaud des mains.
_Laisse-moi faire le thé à ta place, Madame, dit-il. Toi, tu vas étudier comme les enfants, et c'est moi qui vais vous évaluer.
_Non, Cheikh, laisse-moi terminer le thé. Si tu veux, tu peux enseigner aux enfants. Moi, je vous observerai.
_Haha ! Les enfants, on dirait que votre mère a peur de faire une erreur devant moi. Je pense qu'elle n'est pas très douée en maths, c'est pour ça qu'elle refuse que je l'évalue.
_ Non, papa, tu te trompes, » répliqua Halimatou. Maman est très intelligente. Elle est super forte en maths et dans toutes les autres matières aussi. Je comprends tout de suite quand elle m'explique quelque chose.
_Vraiment ? Est-ce vrai, ou c'est juste parce que tu aimes ta maman que tu dis ça ?
_Je dis la vérité, papa.
_«D'accord, demandons l'avis du petit champion. Alassane, es-tu d'accord avec ce que dit ta sœur ? Penses-tu que maman est meilleure que papa ?
_C'est toi, papa, le meilleur. Maman me donne des exercices difficiles, mais avec toi, je fais de beaux dessins, et tu ne cries pas.
_High five, mon champion. Au moins, il y en a un qui est de mon côté.
_Ne sois pas trop fier, Cheikh, dis-je en souriant. Il y a une grande différence entre enseigner aux enfants et jouer avec eux. S'ils ne font que dessiner, le jour des examens, ils n'auront que de mauvaises notes. Je comprends maintenant pourquoi Alassane ne veut pas que je lui fasse ses leçons. Il dit toujours qu'il attend son père pour étudier. Par contre, Halimatou et Sawdiatou sont plus assidues dans leurs études.
_ Assiatou, ne sois pas si sévère. Alassane est encore en préscolaire. Il n'a pas grand-chose à étudier pour le moment. Les enfants apprennent plus à être créatifs et à reconnaître les choses qu'à les analyser. De plus, il est intelligent, comme toi. Quand il atteindra les classes supérieures, je suis sûr qu'il fera partie des meilleurs élèves.
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Assiatou (A Quand Le Bonheur?)
Fiction généraleMon âme porte le poids d'une grande faiblesse, Chaque battement de mon cœur est empreint d'une tristesse persistante. Le bonheur, tel un étranger, semble m'oublier, Je me débats dans une existence dépourvue de couleur, où les jours se succèdent, ter...