Suite
Cheikh demanda sérieusement si elle souhaitait que je sois libérée de ce mariage. Elle confirma et resta là, fermement, en attendant que son fils exécute ses ordres. Cheikh me regarda en silence pendant un moment. Tout le monde attendait sa décision quand soudain, il dit :
— Je t’aime plus que tout, maman. J’ai toujours fait ce que tu m’as demandé. J’ai respecté tes décisions parce que je te respecte et, encore une fois, parce que je t’aime énormément. Mais aujourd’hui, je suis désolé, ma chère maman. Je ne peux pas faire ce que tu me demandes, car Assiatou est ma femme et je l’aime autant que toi.En disant cela, il attrapa ma main avec fermeté et ajouta :
— Maman, nous sommes une famille. S'il y a un problème, nous devons le régler entre nous et non prendre des mesures drastiques qui pourraient être évitées.
Je regardais Cheikh, surprise par sa réponse. Sachant à quel point il aimait sa mère, je ne m’attendais pas à ce qu'il me défende contre sa famille. Malgré tout ce qu’il avait entendu sur moi, il avait continué à garder confiance en moi.Choquée et déçue, ma belle-mère sembla troublée un instant et se laissa tomber dans le fauteuil. Meuyna, qui jusque-là était silencieuse, se précipita vers sa mère en même temps que Cheikh et moi.
— Ne touchez pas à ma mère ! cria-t-elle,Cheikh, s'il arrive quelque chose à maman, je ne te le pardonnerai pas. Tu seras l'unique responsable de tout ce qui arrivera à maman. Comment as-tu pu choisir cette femme en dépit de notre mère ? Qu'est-ce qu'elle a de si spécial pour que tu lui obéis comme ça ?Cheikh ignora les paroles de sa sœur et se rapprocha de sa mère. Il saisit un verre d'eau posé sur la table et essaya de le faire boire à sa mère.
— S'il te plaît, maman, bois un peu de cette eau. Ne te mets pas dans cet état. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose de grave. Bois un peu d'eau pour te calmer.Sa mère repoussa violemment sa main, et le verre tomba par terre, se brisant en morceaux.
— Éloigne-toi de moi, Cheikh !
Tu n’as que faire de ma santé ? Je ne suis plus ta mère. Aujourd'hui, tu m'as montré que je n'avais aucune importance pour toi, que mes paroles n’avaient aucune valeur. À cause de cette femme, tu as décidé de me tourner le dos. Que je vive ou que je meure t’importe peu.— Maman, je t’en supplie, ne dis pas cela. Je suis ton fils et je le serai toujours. Peu importe ce que tu diras, tu ne pourras pas changer cela. Je serai toujours ton fils et tu resteras toujours ma mère, la plus importante de ma vie.
— C’est faux. Tu ne crois pas en ce que tu dis. Si c’était le cas, tu n’aurais jamais pris le parti de cette maudite femme. Je regrette tellement qu’elle soit entrée dans nos vies. J’aurais préféré que tu restes célibataire à vie plutôt que de l’avoir parmi nous.
— Hum ! Voilà tout ce que je vous disais, remarqua Badjéne Seynabou. Sawdiatou, je t’avais prévenu que tu te rendrais compte trop tard du véritable visage de ta belle-fille. Aujourd’hui, elle ne t’a pas seulement éloignée de ta petite-fille Halimatou, elle t’a aussi volé ton fils aîné. Cet homme est perdu. Sa femme l’a déjà envoûté. Il ne t’écoutera plus jamais désormais, tu peux me croire.
— Arrête de dire des bêtises, Badjéne. N’aggravez pas la situation en disant de telles choses à maman, car ce n’est pas vrai. Vous êtes ma famille ! Je vous adore et je vous respecte tous autant que vous êtes, mais Assiatou fait aussi partie de la famille et je ne veux pas être injuste envers elle. Elle ne m’a rien fait de mal, donc je ne veux pas me séparer d’elle simplement parce que vous me le demandez. Est-ce que vous comprenez ?
— Et tu es prêt à accepter que maman souffre pour cela, c’est ça ? Cheikh, je ne te comprends plus. Tu n’es plus le frère et le fils que je connaissais. Tu as toujours dit que le bien-être de la famille était ta priorité. Depuis que cette femme est entrée dans notre maison, nous n’avons que des problèmes. Tu t’éloignes de tout le monde et tu fermes les yeux sur toutes ses erreurs.
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Assiatou (A Quand Le Bonheur?)
General FictionMon âme porte le poids d'une grande faiblesse, Chaque battement de mon cœur est empreint d'une tristesse persistante. Le bonheur, tel un étranger, semble m'oublier, Je me débats dans une existence dépourvue de couleur, où les jours se succèdent, ter...