Suite
La pièce s'immobilisa un instant, tous les regards rivés sur Seynabou qui suffoquait. Aïsha, réalisant l'urgence, se précipita vers la cuisine pour chercher de l'eau, son cœur battant à tout rompre.
— Maman, que se passe-t-il ? cria-t-elle en revenant.
— C'est... c'est ce poison dans la nourriture ! s'écria Seynabou, la voix tremblante. Il y a du piment !
Une surprise collective envahit l’assemblée, et les visages se tournèrent vers le plat central, perplexes.
— Voyons cela, dit Sawdiatou, l’air inquiet.
Chaque convive goûta une cuillère pour vérifier, et lorsqu'Aïsha prit une bouchée, elle réalisa avec horreur qu'elle aussi était bien trop épicée. Elle se mit à tousser, provoquant des rires chez les enfants, incapables de retenir leur amusement face à la situation.
Assiatou observa la scène d’un regard désapprobateur, réprimant les enfants d'un simple échange de regards. Elles comprirent que leur comportement n'était pas approprié.
— Fatou,dit Sawdiatou Fall,viens ici ! qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tant de piment devant Seynabou ?
— Je ne sais pas. Je n'ai rien fait ! répondit Fatou, mais Seynabou, en colère, intervint.
— Tu dois prendre la responsabilité de cette cuisine ! Pourquoi le piment est-il uniquement à ma place ? Qu'est-ce que tu voulais me faire ?
— Mais rien. Vous mangez toutes sur le même plat. Pourquoi les autres ne ressentent-elles pas cette saveur épicée ? Peut-être avez-vous ajouté trop de piment dans votre assiette sans y prêter attention.
— Menteuse ! Avoue que tu as fait ça intentionnellement. Peut-être qu’Assiatou t’a encouragée à agir ainsi, n'est-ce pas ? J'ai remarqué que vous êtes très proches.
Les accusations fusèrent, et Assiatou tenta de se défendre.
— Ce n’est pas moi ! s’écria-t-elle. Je n’étais même pas dans la cuisine.
— Je ne veux pas entendre ça, Assiatou. Tu es capable de tout ! répondit Seynabou, visiblement blessée.
La dame Sawdiatou, réalisant l’agitation, observa la boîte de piment près des enfants. Elle remarqua que ses petites-filles se moquaient discrètement de Seynabou. Une idée lui traversa l'esprit. Elle se leva et fit face à Sawdiatou.
— Toi, Sawdiatou, tu as commencé à prendre de mauvais comportements. Est-ce toi qui a fait cela ? Dites-moi qui de vous a fait ça.
Les enfants se turent, leur silence en disait long. Assiatou s'approcha d'elles et demanda encore si elles avaient quelque chose à voir avec cette affaire. Puis Sawdiatou ajouta :
— Tu sais que ce n'est pas bien d'agir ainsi ! Dites la vérité, sinon je vais vous donner de bonnes claques.
La petite Sawdiatou, consciente d’avoir été démasquée, décida de tout avouer.
— Oui, c'est moi qui ai ajouté du piment à la place de grand-mère Seynabou… mais c'est parce qu'elles disaient du mal de maman. J'ai mis du piment sans qu'elle le voie pour la punir.
À cet instant, la surprise régna dans la pièce. Assiatou, choquée, se pencha vers sa fille.
— Tu sais que ce n'est pas une façon de résoudre de se comporter ! En faisant ça, tu as blessé quelqu'un et ce n'est pas bien.
Rokhaya, l’aînée, intervint pour calmer la situation.
— Les enfants, ce n'est pas bien de s'immiscer dans les affaires des adultes. Vous devez apprendre à respecter les aînés. Ce que vous avez fait n'est pas bien.
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Assiatou (A Quand Le Bonheur?)
Fiction généraleMon âme porte le poids d'une grande faiblesse, Chaque battement de mon cœur est empreint d'une tristesse persistante. Le bonheur, tel un étranger, semble m'oublier, Je me débats dans une existence dépourvue de couleur, où les jours se succèdent, ter...