partie 99

166 28 16
                                    

Suite****

Je revenais de mon voyage à Londres, où je vivais depuis trois ans déjà. Ce retour était différent de ceux que j'avais connus auparavant, où la simple vue des lumières de l'aéroport me remplissait d'une immense joie. Savoir que la femme que j'aimais m'attendait était de nature à égayer mon cœur. Avec le temps, cependant, les choses avaient changé, ma vie avait changé. Cela faisait longtemps que mon cœur ne frémissait plus de bonheur sous le tourbillon des événements ou des mots échangés. Plus rien ne m'entraînait dans l'euphorie depuis que j'avais perdu celle qui apportait des couleurs à ma vie.

Pendant ces quelques instants,moi Alioune Badara Ndao,je me plongeais dans le passé. Je me souvenais à la fois des bons et des tristes souvenirs. Je me rappelais aussi la raison de mon voyage : j'avais décidé d'honorer la promesse faite à l'amour de ma vie. Cette promesse signifiait que je devais l'oublier complètement et lui permettre de vivre la vie qu'elle méritait loin de moi. Hum ! Oublier l'amour de sa vie ! Comment est-ce possible ? J'étais fou de penser que j'y arriverais. Même après toutes ces années, c'était comme si elle ne m'avait jamais quitté. Il ne se passait pas un jour sans que je ne pense à elle. Elle était ancrée en moi, une partie de moi que je ne pouvais changer. Peu importe la distance ou combien j'avais tenté de me convaincre de l'oublier, je n'avais jamais réussi. Constamment, je pensais à elle. Peu importe combien j'avais lutté, ce que je ressentais sans elle était beaucoup plus fort. Pourtant, je n'avais pas l'intention de briser ma promesse. Cet amour qui m'avait poussé à m'éloigner d'elle auparavant était le même qui me poussait à maintenir mes distances. J'étais revenu pour une raison unique : voir ma fille.
Dans ma colère, je suis parti alors qu'elle venait à peine de naître. Je ne pouvais pas être aussi injuste envers elle en l'abandonnant ainsi, sachant que j'avais toute ma vie vécu sans père. Je connaissais la douleur de l'absence. C'était une raison suffisante pour ne pas condamner ma fille à vivre la même chose que ce que j'avais vécu.

Les yeux fixés sur la route, je réfléchissais à tout cela lorsque j'aperçus soudain une personne surgir de l'ombre d'une ruelle, courant sur la route. Deux hommes la suivaient de près. J'ai accéléré pour comprendre ce qui se passait et j'ai vu que la personne en fuite était une femme. Son châle, qui couvrait sa tête, était tombé, laissant ses cheveux se déployer. Elle était de dos, mais elle me rappelait étrangement quelqu'un. En voyant les hommes courir derrière elle, je sentis que quelque chose n'allait pas, qu'elle avait peut-être besoin d'aide. J'entendis l'un des hommes dire à l'autre : « Ne la laisse pas s'enfuir, sinon le patron va nous faire la peau... » C'est alors que j'ai décidé d'intervenir, freinant juste au moment où la femme allait traverser la route. Sans faire attention où elle mettait les pieds, elle tomba sur moi, essoufflée. En la regardant, je reconnus Assye. J'ai crié son nom et, quelques secondes plus tard, ses yeux se fermèrent.

— Hé ! Laissez-nous cette femme et continuez votre chemin, dit l'un des hommes, déjà en position d'attaque.

J'ai posé Assye par terre, le dos contre la voiture, et me suis mis face à eux.

— Monsieur, faites ce qu'il vous a dit. C'est la femme de notre patron. Nous devons la ramener à la maison, ajouta l'autre homme.

« La femme de notre patron », mon esprit s'est arrêté un instant en entendant ces mots. Je me disais intérieurement :

_Assye n'a pas pu se marier avec quelqu'un d'autre. Elle n'aurait pas pu se marier.

Je retrouvai mes esprits lorsque les hommes tentèrent de s'approcher d'Assye. J'ai retenu le bras du premier qui voulait la saisir, lui ai donné un coup au ventre, puis un autre sur le visage. Il s'effondra au sol. L'autre homme est intervenu en me surprenant avec un direct sur les côtes. J'ai été étouffé pendant quelques secondes. Il me frappa ensuite au coin de la bouche, puis un autre homme se releva et m'attaqua par derrière. Cet homme m'étranglait, me faisant perdre la respiration, tandis que l'autre me frappait. Je perdais presque connaissance, mais je n'avais aucune intention de les laisser emporter Assye comme ils le voulaient. J'ai eu le réflexe de donner un coup de pied fort à celui qui me frappait et d'en donner un autre à celui qui m'étranglait. Profitant du fait que l'un soit à terre, je me suis acharné sur l'autre jusqu'à ce qu'il ne puisse plus bouger, puis je me suis occupé de l'autre. Je les ai laissés presque morts. Ensuite,j'ai pris Assye, toujours inconsciente, et l'ai mise dans la voiture.

Assiatou (A Quand Le  Bonheur?)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant