CHAPITRE 36 (2)

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— Mais c'est le mec d'hier, non ?

— Exact ! Et comme si ça ne suffisait pas, je l'ai aperçu traîner devant ma maison hier soir. Alors je pense qu'il a des explications à nous donner, s'il veut pouvoir sortir d'ici. Je vais lui faire passer un interrogatoire. Tu peux récupérer ses empreintes ?

Merde !

Non, non ! Il ne fallait pas qu'on récupère ses empreintes. Sinon, ils sauraient. Ils sauraient qui il était, et ce n'était pas bon. En ce moment, il pensait à Allison, il pensait à l'Agence, il pensait à tout.

— Je peux d'abord passer un coup de fil ?

— Quand tu m'auras dit ce que je veux savoir ! gronda Mei. Récupère ses empreintes, Greg. Ensuite, amène-le-moi dans la deuxième salle d'interrogatoire.

Elle disparut à travers l'une des portes, et Yan dût à contrecœur donner ses empreintes. L'homme les enregistra dans la machine, et pendant que les fichiers chargeaient, il conduit le suspect où se trouvait Mei. Elle le fit asseoir en face d'elle et le débarrassa de ses menottes.

Ils étaient dans une pièce aux murs bleuâtres, aménagée uniquement d'une table et de deux chaises, occupés par Yan et Mei. Au milieu d'eux, pendouillait une lourde lampe conique suspendue au plafond. Une odeur de peinture flottait dans l'air, se mélangeant à celle de la peur du suspect.

— Donnez-moi votre nom, prénom et âge.

— Estéban Merguez, trente-sept ans, répondit-il, alors qu'elle prenait des notes.

Elle continua ainsi à lui poser des questions basiques, auxquelles Yan répondit sans broncher. Il ne montrait plus aucun signe de nervosité, lui-même n'aurait pu expliquer pourquoi. C'était comme si la seule présence de Mei Xiang et son aura imposante agglutinée entre les quatre murs de la pièce, arrivaient à le détendre.

— Alors, monsieur Merguez. Prêt à me fournir des explications ? Que faisiez-vous chez moi en pleine averse la nuit dernière ?

— Je ne...sais pas de quoi vous parlez.

— À ce que je vois, votre accent a disparu !

Punaise...

— Je pense que vous n'êtes pas ce que vous prétendez être, continua-t-elle. (Yan ne répondit pas) Vous voulez passer la journée et la nuit en cellule, c'est ça ?

— Je n'ai rien fait.

— Ne jouez pas à ce jeu avec moi ! explosa Mei en se levant d'un bond, le poing frappant la table au milieu d'eux.

Yan ne broncha pas.

— Bien ! vous l'aurez voulu, monsieur.

Au même moment, le talkie-walkie de la chinoise vibra à son épaule. Elle s'en empara, alors que l'appareil grésillait. C'était Greg.

— Tu es encore avec ton mec, là ? demanda-t-il. Tu devrais descendre voir ça. Ses empreintes coïncident avec ceux d'un individu de la base de données, et pas n'importe lequel.

— Qui ça ?

— Yan McFarland...je ne sais pas si c'est une coïncidence, ou la machine qui fait à nouveau des siennes.

— Relance le...relance le chargement, souffla la jeune femme, toute tremblante. Ce n'est pas p...possible...

A l'entente de ce nom, le sang de Mei s'était congelé, et elle en était restée pétrifiée. Ses yeux s'écarquillèrent. Non, ce n'était pas possible. Il devait y avoir une erreur.

— Tu es le chat...entendit-elle prononcer derrière elle.

Elle leva la tête et croisa le regard de l'inconnu à travers la grande glace devant eux. Elle eut alors la certitude que c'était bien Yan. Il n'était pas mort.

Il était en vie...

LES CHIRURGIENS DE DIEU tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant