Les choses s'étaient passées si rapidement, elle n'avait même pas eu le temps de prévenir Yan. Il fallait qu'elle se sorte au plus vite de ce merdier.— Puis-je vous parler seule à seule, docteur Chabbat ? demanda Allison. Ça ne prendra pas une minute.
Margaux acquiesça et rangea le chariot-brancard au bord du couloir. Elle exhorta les autres médecins à s'éloigner un peu, ce qu'ils firent tous. Les deux femmes se retrouvèrent alors seules.
— Je n'ai aucun anévrisme, grogna Allison entre ses dents.
— Je sais, gloussa Margaux, bien sûr que je sais ! Et je sais aussi que tu ne t'appelles pas Jenna Hanover.
— Mais pourquoi m'amènes-tu au bloc ?
— Allons ! râla la rousse en levant les yeux au ciel. Ta renommée est scintillante, ne gâche pas tout maintenant avec des questions stupides. Pourquoi conduis-tu des patients au bloc ? Ce n'est certainement pas pour leur sauver la vie, non ? rigola-t-elle, certaine d'avoir lâchée une blague des plus réussies.
— Tu veux...me tuer ? Mais... pourquoi ?
— Je croyais que Yannick t'en avait parlé, soupira-t-elle. Mais mon mari a toujours été un cachotier, tu serais surprise de tout ce qu'il ne te dit pas.
— Ton mari ?
— Qu'est-ce que je vous disais, chantonna le médecin, un vrai cachotier ! Quand j'étais plus jeune, j'ai fait une grosse bêtise qui m'a fait expulser de l'Agence. Bon ce n'était pas si grave, pourtant mes confrères n'ont pas vu cela d'un bon œil...mais aujourd'hui, je compte bien redorer mon blason. Et tu es la personne idéale pour m'aider à y parvenir, Allison.
— Tu veux me vendre à l'Agence afin de retrouver ta place là-bas ?
— Que veux-tu ? Ce qui est aujourd'hui devenu ton enfer a toujours été mon paradis. Bosser pour l'ACD me manque. J'ai travaillé dans quelques hôpitaux après mon expulsion de l'Agence, je ne te dis pas à quel point c'est ennuyeux.
— Tu n'es même pas cardiochirurgienne ! Tu es du département neurologique, si je ne m'abuse.
Margaux rigola, puis salua une demi-dizaine d'infirmiers qui passaient par ce couloir. Allison put donc constater que le docteur Chabbat était plutôt bien intégrée au Widburton.
Elle ne pouvait pas être là que depuis ce matin !
— Oui, je suis normalement neurochirurgienne, tu n'as pas tort. Mais j'ai été pendant longtemps mariée à un Dieu de la cardio. J'ai pu apprendre quelques rudiments du métier. J'ai suivi ta mission de très près, Allison.
«Je ne te dis pas ma déception quand tu as sauvé ton patient au lieu de l'achever. J'ai eu l'impression de m'être faite arnaquer. J'avais tellement d'espoirs en toi. Quand on a annoncé votre mort à Yannick et toi, j'ai tout de suite compris que vous aviez survécu à l'incendie. Mon mari a parfois des idées de génie. Alors, dès que ton poste s'est libéré ici, j'ai sauté dessus. Je savais que tu reviendrais.
— Comment le savais-tu ? demanda Allison.
— J'ai moi aussi été amoureuse. Je sais ce qu'on est capable de faire par amour...tu es amoureuse, alors je savais que tu reviendrais dès que tu saurais Warren Eastwood en danger. Je n'avais pas tort...tu pensais que c'était le hasard qui t'avait mis dans la même chambre que cet homme ?
La pestiférée !
Allison ne répondit pas. Pourtant, elle l'avait cru. Elle avait cru que c'était véritablement un doux hasard...pour une fois, elle s'était dite que la vie était de son côté, alors que tout ça n'était qu'un coup de cette folle.
— Au moins je t'ai offert la chance de reparler à cet homme dont tu sembles t'être éprise, ne me remercie pas. Margaux gloussa à nouveau. J'avoue cependant que tu m'as bluffé, continua-t-elle, je ne m'attendais pas à ce que tu entres comme patiente ici.
«Mais tu me facilites la tâche. Ce sera tellement plus facile de te tuer ! Allez, on y va, la nargua-t-elle, on a un anévrisme prêt à exploser, tu t'en souviens ? »
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LES CHIRURGIENS DE DIEU tome 1
Mystery / ThrillerAllison Mortensen fait partie de l'Agence des Chirurgiens de Dieu, une organisation criminelle formant secrètement des chirurgiens à l'art de tuer. Quand la jeune femme reçoit sa toute première mission à Londres, elle ne se doute pas de ce qui l'att...