CHAPITRE 41 (2)

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La tension se diffusait en ondelettes dans la pièce. Geffrah ne savait même plus vers qui pointer son arme. Exaspérée par cette hésitation, Margaux soupira et frappa la cheffe si fort à la nuque que cette dernière s'effondra. Elle s'empara ensuite de son arme et la pointa vers Allison, un demi-sourire à l'appui.

— Dans ce cas, sifflota-t-elle, c'est moi qui le fais.

Et elle allait le faire. Ou du moins, s'apprêtait-elle à le faire lorsqu'elle se sentit violemment plaquée contre le sol par une masse lourde. Sa tête explosa contre le carreau et son nez gicla de sang. Pendant un moment, elle fut étourdie. L'arme avait glissé à plusieurs mètres d'elle, jusqu'à la commode.

— Sauvez-vous ! hurla Yan. Allison, rejoins la voiture.

Ils obtempérèrent, alors que le châtain tentait d'immobiliser Margaux. Cette dernière lui envoya son coude dans l'abdomen et il fondit sur le côté. Elle se releva avec peine et essuya le sang sur sa bouche.

— Yannick ! s'enjoua-t-elle. C'est un plaisir de te revoir, chéri.

— Le plaisir n'est pas du tout partagé, répliqua le châtain en se relevant à son tour. Qu'est-ce que tu fais là ? Alors comme ça tu es en vie...

— Bien sûr que oui ! Et tu sais très bien pourquoi je suis là. Je suis venue récupérer ce que tu m'as arraché, ma place à l'Agence.

— Je ne t'ai rien arraché. C'est ta soif de pouvoir qui t'a fait expulser de l'ACD.

Emplie de colère, Margaux fonça sur son mari et l'envoya son poing dans l'estomac. Il en eut le souffle coupé. Elle enchaina rapidement par une série de coups, qui forcèrent Yan à battre en retraite.

— Ma soif de pouvoir ? hurla-t-elle. Nous étions deux, et tu m'as fait porter le chapeau seule !

Yan revint rapidement à la charge. Sans s'en rendre compte, il avait envoyé un coup de pied dans le visage de la rousse. Cette dernière en fut étourdie pendant un instant, voyant rouge. Elle se retrouva projetée contre le mur. L'onde de choc décrocha l'horloge au-dessus de la porte, et celle-ci explosa en une dizaine de morceaux de verre sur le carreau.

— Je vois que tu t'es amélioré en krav maga, sourit Margaux en essuya un filet de sang à la commissure de ses lèvres.

— Je t'interdis de rejeter ta folie sur moi, Margaux. Tes ambitions n'ont jamais été les miennes. Tu es une cinglée, et jamais tu ne retrouveras une place à l'Agence. Tuer Allison ne te permettra pas d'y arriver, après tout ce que tu as fait il y a dix-sept ans.

— Toi aussi tu ferais très bien l'affaire, chéri.

Elle lâcha cette phrase en se précipitant vers Yan. Elle essaya de le frapper à la gorge, mais il évita le coup de justesse. Son cœur battait si fort, qu'il sentait l'adrénaline alimenter chacun de ses mouvements.

Il saisit la main de Margaux en plein vol, et la tordit d'un coup sec. Une brisure résonna dans la chambre. La rousse hurla, la douleur la plia en deux. Yan frappa un coup sec au niveau du plexus brachial de sa femme, puis un autre qu'elle arriva à contrer.

Étendue au pas de la porte, Geffrah ne bougeait toujours pas. Margaux envoya son genou dans l'entrejambe de son mari, et il eut presque aussi mal qu'elle. Il se recroquevilla sur lui-même en grognant, et elle lui assena une gifle sonnante de sa main valide. Il perdit presque connaissance.

Margaux en profita pour s'élancer sur le pistolet par terre. Mais Yan l'avait également repéré, malgré la douleur qui irradiait dans ses testicules et son abdomen. Il se jeta également sur l'arme. Alors que sa femme allait s'en emparer, il fracassa la tête de cette dernière contre la commode de bois. Elle couina de douleur, alors que son nez se déformait un peu plus. Yan ramassa le fusil et tira un coup sec. La déflagration fit trembler tous les murs de l'hôpital.

LES CHIRURGIENS DE DIEU tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant