ΔΙΙ - Ἀνάστασις (partie 5)

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Athéna et Daímôn couraient à toute allure dans le couloir givré où seules les lanternes aux flammes blanches pouvaient guider leurs pas. Plus d'une fois, ils s'étaient retrouvés dans un cul-de-sac.

Ils tournèrent une nouvelle fois à droite et se heurtèrent à l'un de ces murs de glace.

— Il doit bien y avoir un moyen de traverser ces façades, bougonna Daímôn essoufflé.

Il ne pouvait se permettre de les détruire avec ses pouvoirs, afin de ne pas mener sur leur piste ceux qui les cherchaient coûte que coûte.

— J'ai vu l'un des Hyperboréens plaquer une amulette sur le symbole d'un mur, pour enlever les barreaux de la cellule, expliqua Athéna. Peut-être s'agit-il du même mécanisme.

— Un Hyperboréen ?

— Penses-tu que ce soit vraiment le bon moment ?

— Non. Tu as raison.

Athéna et Daímôn cherchèrent désespérément un quelconque symbole sur la surface bloquant le passage. Après quelques secondes d'observation trop longues à son goût, le fils de Kháos trouva enfin le glyphe, à peine visible à l'œil nu.

— J'ai déjà vu ce symbole, dit Daímôn en caressant l'image de la trompette soufflant un vent. Sur un autre mur, quand Chioné m'a attaqué.

— C'est le symbole de Borée, commenta Athéna. L'image complète est celle du dieu, les joues gonflées, qui souffle dans l'instrument pour émettre un vent froid d'hiver. Tu peux la voir sur son blason.

— L'un des soldats avait un artefact avec le même dessin dessus. Crois-tu que cela permet d'ouvrir les murs ? de les élever ? ou de les faire disparaître ?

— Il n'y a qu'un moyen de le savoir. Serais-tu capable de nous conduire à ta cellule, et ce rapidement ?

Daímôn hocha la tête et s'élança dans les couloirs. Il retrouva vite son chemin en suivant les traces du feu qu'il avait invoqué pour éliminer les Hyperboréens. En découvrant le carnage, Athéna ne put s'empêcher d'exprimer une soudaine réprimande à son protégé.

— Tu n'étais pas obligé de tous les tuer.

— C'était eux ou moi, répondit-il gravement.

Il fouilla alors les cadavres qui gisaient parmi les cendres de leurs frères d'armes.

— Ils n'en ont pas, conclut désespérément Daímôn. Peut-être les autres. Mais j'ai peur que si nous restons trop longtemps ici, ils nous retrouvent.

— Tu as raison. Hum... Le garde de ma cellule en avait une avec lui.

— Le colosse aux cheveux blancs ? (Athéna hocha la tête.) Dommage qu'il ne soit pas chétif ou bossu, ç'aurait été plus simple.

— Certes, nous devons tout de même le retrouver et lui dérober cette amulette.

— Inutile de chercher plus longtemps, fit une voix derrière eux.

Athéna et Daímôn firent volte-face et découvrirent les deux fils de Borée en compagnie dudit colosse. L'artefact doré pendait à sa ceinture à côté d'une massue grossièrement forgée. Calaïs et Zétès se tenaient côte à côte devant le grand costaud, ce dernier dépassant de trois têtes tous les immortels présents. Ils avaient dégainé leurs lames, prêts à embrocher leurs ennemis.

— Et si nous les tuions, Zétès ? dit Calaïs en chantonnant.

— Avec plaisir, répondit celui-ci malicieux.

— Borée avoir dit pas tuer prisonniers ! intervint le grand Hyperboréen d'une voix grave.

— Tais-toi, môre ! Et fais ce qu'on te demande. Père est un idiot. Il faut les tuer, et tout de suite !

Kháos, tome I : Le Parjure de l'Olympe [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant